Résumé de la décision
Mme C... a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Bastia daté du 18 avril 2018, qui a annulé son permis de construire pour une maison individuelle à Calvi. Le jugement a été rendu suite à un déféré du préfet de la Haute-Corse, arguant que le projet méconnaissait les dispositions du code de l'urbanisme. La cour a finalement rejeté la requête de Mme C..., confirmant l'annulation du permis de construire en constatant que le terrain en question était situé dans une zone naturelle, loin de l'urbanisation existante.
Arguments pertinents
1. Localisation du projet : La cour a souligné que le terrain du projet de construction est situé dans une vaste zone naturelle, à une distance significative (environ 150 mètres) des maisons individuelles les plus proches. Cela a été un point central pour justifier le rejet du permis de construire.
"Le projet emporte ainsi une extension de l'urbanisation qui n'est pas en continuité avec les agglomérations et villages existants."
2. Application de l'article L. 121-8 : La décision fait référence à l’article L. 121-8 du code de l’urbanisme, qui stipule les conditions sous lesquelles l’extension de l’urbanisation doit se réaliser :
"L'extension de l'urbanisation se réalise soit en continuité avec les agglomérations et villages existants, soit en hameaux nouveaux intégrés à l'environnement."
3. Opinion du préfet : La cour a également observé que même si le préfet avait exprimé un avis favorable à un autre projet situé au cœur d'un ensemble de maisons, cela ne pouvait pallier la rupture de continuité dans le projet de Mme C...
"La circonstance que le préfet de la Haute-Corse ait exprimé un avis favorable pour un projet... est sans incidence sur cette illégalité."
Interprétations et citations légales
Le principal texte de loi appliqué dans cette décision est l’article L. 121-8 du Code de l'urbanisme. Cet article est crucial car il définit les paramètres de l'extension de l'urbanisation. La cour a interprété cet article comme excluant une construction qui ne respecterait pas une continuité avec les zones urbanisées, un principe essentiel de l'aménagement du territoire destiné à éviter l'éparpillement urbain.
Il est important de noter que la cour a statué sur la non-fondement des arguments de Mme C... dans le cadre de la législation en vigueur :
"... le permis de construire contesté méconnaît l'article L. 121-8 du code de l'urbanisme."
Ainsi, la décision ne repose pas uniquement sur une appréciation des faits, mais également sur une interprétation précise des normes juridiques applicables à l'urbanisme. En conséquence, le rejet des conclusions financières de Mme C... (3 000 euros au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative) a été motivé par le fait que l’Etat n’était pas la partie perdante dans cette instance :
"L'Etat n'est pas la partie perdante dans la présente instance."
Cette décision souligne l'importance de l'adhésion aux principes d’urbanisme prudent pour la préservation des paysages et la régulation de l'extension de l'urbanisation.