Résumé de la décision
La SCI la Capitainerie a contesté un jugement du tribunal administratif de Bastia qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du 28 novembre 2017, refusant la délivrance d'un permis de construire tacite pour un projet d'hébergement hôtelier et d'habitation à Calvi. La cour administrative d'appel a annulé ce jugement et l'arrêté du maire, en jugeant que le projet s'inscrivait en continuité avec l'urbanisation existante conformément à l'article L. 121-8 du code de l'urbanisme. Par conséquent, la commune de Calvi a été condamnée à verser une somme de 1 500 euros à la SCI la Capitainerie pour les frais non compris dans les dépens.
Arguments pertinents
1. Conformité avec le plan d'urbanisme : La cour a estimé que le projet de la SCI la Capitainerie respectait l'article L. 121-8 du code de l'urbanisme. Cet article stipule que "l'extension de l'urbanisation se réalise soit en continuité avec les agglomérations et villages existants".
2. Absence d'autorisation de défrichement : La commune a soutenu que le refus de permis de construire était justifié par l'absence de l'attestation d'autorisation de défrichement. La cour a réfuté cet argument, indiquant que "les travaux projetés ne nécessitaient pas d'autorisation de défrichement", ce qui n'a pas été contesté en appel.
3. Rétroactivité de l'annulation : La décision d'annuler l'arrêté signifie que le permis de construire tacite est rétabli. La cour a précisé que cette annulation n'imposait pas à la commune de délivrer un nouveau permis de construire, en vertu de l'article L. 911-1 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 121-8 du Code de l'urbanisme : Cet article est crucial pour déterminer la validité des projets d'urbanisation et stipule clairement que "l'extension de l'urbanisation se réalise soit en continuité avec les agglomérations et villages existants, soit en hameaux nouveaux intégrés à l'environnement". La cour a interprété cet article en tenant compte de la continuité du projet avec l'environnement urbain, ce qui a conduit à une conclusion favorable à la SCI.
2. Article R. 431-19 du Code de l'urbanisme : En ce qui concerne la nécessité d'une autorisation de défrichement, la référence à cet article a permis à la cour de préciser que l'absence d'une telle autorisation ne justifiait pas le refus du permis de construire, puisque les travaux projetés ne nécessitaient pas cette obligation.
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article permet à une partie gagnante dans une instance de demander le remboursement de frais exposés non compris dans les dépens. La cour a appliqué cet article pour condamner la commune de Calvi à verser une somme à la SCI la Capitainerie.
En somme, la décision de la cour repose sur une interprétation rigoureuse des textes de loi et une analyse conceptuelle des faits, conduisant à la protection des droits de la SCI la Capitainerie face à un refus de permis de construire jugé injustifié.