Résumé de la décision
M. A..., ressortissant tunisien, a formé un appel contre un jugement du tribunal administratif de Nice l'ayant débouté dans sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 4 mai 2019 qui refusait son admission au séjour et ordonnait son expulsion. La Cour a confirmé le jugement du tribunal en rejetant l'appel de M. A..., considérant que le préfet avait légitimement refusé son droit au séjour en raison de l'absence d'une autorisation de travail valide, même si M. A... avait produit un contrat de travail sans visa.
Arguments pertinents
1. Absence d'autorisation de travail : La Cour a souligné que, pour un étranger déjà présent sur le territoire, c'est à l'employeur de soumettre la demande d'autorisation de travail au préfet. M. A... n'a pas prouvé que son employeur avait effectué cette démarche. Le préfet pouvait donc légalement refuser l'admission au séjour sur ce fondement.
> "Dans ces circonstances, le préfet pouvait sans commettre d'erreur de droit lui refuser le droit au séjour au motif qu'il ne produisait pas d'autorisation de travail."
2. Injonction non justifiée : La demande d'injonction pour un réexamen de la situation de M. A... a également été déclarée non fondée, car il n'apportait pas de preuves suffisantes pour justifier le besoin d'une telle mesure.
> "Il résulte de tout ce qui précède que M. A... n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que le tribunal administratif de Nice a rejeté sa demande."
3. Frais de justice : Le principe de mise à la charge de l'État des frais exposés par M. A... n'a pas été retenu, car l'État n'était pas considéré comme la partie perdante dans cette affaire.
> "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, une quelconque somme au titre des frais exposés par M. A..."
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-tunisien : L’article 3 de cet accord stipule que les ressortissants tunisiens désirant travailler en France doivent présenter un contrat de travail visé par les autorités compétentes. La Cour a souligné que cela implique un respect strict de la procédure de visa pour le contrat de travail.
> "Les ressortissants tunisiens désireux d'exercer une activité professionnelle salariée en France, [...] reçoivent, après contrôle médical et sur présentation d'un contrat de travail visé par les autorités compétentes, un titre de séjour valable un an renouvelable et portant la mention 'salarié'."
2. Code du travail : Les articles L. 5221-2 et R. 5221-11 précisent que l'autorisation de travail doit être demandée par l'employeur et que l'autorité administrative (préfet) est compétente pour traiter cette demande.
> "Pour entrer en France en vue d'y exercer une profession salariée, l'étranger présente : [...] Un contrat de travail visé par l'autorité administrative ou une autorisation de travail." (Code du travail - Article L. 5221-2)
3. Procédure ancrée dans le droit administratif : La décision souligne que le préfet a l'obligation d'instruire la demande d'autorisation de travail avant de statuer sur le droit au séjour, mais souligne que M. A... n'a pas fourni les documents nécessaires à cet effet.
> "Il appartient en effet au préfet de faire instruire la demande d'autorisation de travail par ses services avant de statuer sur la demande d'admission au séjour." (Code du travail - Article R. 5221-14)
En conclusion, la décision s'appuie sur des références claires aux accords internationaux et aux législations nationales, mettant en avant une application rigoureuse des exigences requises pour le séjour des étrangers en France.