Résumé de la décision
La décision concerne une requête présentée par M. A..., délégué syndical, devant le tribunal administratif de Marseille, visant à annuler une ordonnance rejetant sa demande d'annulation de la décision du directeur régional des entreprises en date du 14 avril 2014. Cette décision fixait la répartition des sièges entre les établissements du comité central d'entreprise de la société Eurovia Méditerranée. M. A... a contesté la compétence de l’autorité ayant pris la décision, arguant que celle-ci portait sur un domaine de compétence réservée au juge administratif. La requête a été rejetée car la décision contestée relevait de l'ordre judiciaire, conformément à la législation modifiée. Le tribunal a également précisé que la demande d'indemnisation pour frais juridiques n'était pas recevable.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision peuvent se résumer comme suit :
1. Compétence des juridictions : Le tribunal a affirmé que, selon les dispositions législatives nouvellement introduites par la loi du 6 août 2015, les contestations relatives à la répartition des sièges pour les élections des comités d'entreprise relevaient désormais des juridictions judiciaires. Ainsi, le tribunal administratif n'était pas compétent pour examiner la demande de M. A..., ce qui a conduit au rejet de sa requête.
Citation pertinente : « C'est donc à bon droit que le président de la 1ère chambre du tribunal administratif a rejeté la demande de M.A..., tendant à l'annulation de la décision de la DIRECCTE, comme portée devant un ordre de juridiction incompétent pour en connaître. »
2. Non-lieu à statuer : Le tribunal a noté que bien que le mandat des membres du comité prenne fin en 2018, cela n'a pas conduit à la perte d'objet du litige, ce qui justifie de ne pas déclarer un non-lieu à statuer sur la requête de M. A...
Citation pertinente : « L'exception opposée doit par suite être écartée. »
3. Impossibilité de contester la législation : M. A... ne pouvait pas remettre en cause les dispositions législatives qui attribuent la compétence aux juridictions judiciaires, au motif qu'elles s'appliquent à tout recours introduit avant leur entrée en vigueur.
Citation pertinente : « M. A... ne saurait utilement invoquer le principe fondamental reconnu par les lois de la République... pour contester les dispositions législatives précitées. »
Interprétations et citations légales
Les textes de loi appliqués comprennent principalement l'article L. 2324-13 du Code du travail, qui établit les modalités de fixation de la répartition des sièges entre collèges pour les comités d'entreprise. Cette disposition a été interprétée comme transférant la compétence de la contestation des décisions administratives sur ce sujet vers les juridictions judiciaires.
1. Article L. 2324-13 du Code du travail : « La répartition des sièges entre les différentes catégories de personnel...Lorsqu'au moins une organisation syndicale a répondu à l'invitation à négocier... l'autorité administrative décide de cette répartition. »
Le tribunal a constaté que les modifications introduites par la loi du 6 août 2015 changeaient favorablement l'ordre de compétence des juridictions, conférant ainsi un rôle prépondérant aux juridictions judiciaires dans des claires circonstances de contestation.
2. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article stipule que les frais liés au litige ne peuvent pas être imposés à l'État si l'État n'est pas la partie perdante. Le tribunal a rejeté la demande d'indemnisation de M. A... sur ce fondement.
Citation pertinente : « Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'État... la somme que demande M. A... »
Ces analyses montrent que les questions de compétence entre les ordres de juridiction ont été au centre de cette décision, reflétant les implications des récentes réformes législatives sur le fonctionnement des recours relatifs à la gestion des comités d'entreprise.