Résumé de la décision
Le préfet du Gard a interjeté appel d’un jugement du tribunal administratif de Nîmes qui avait annulé un arrêté du 2 août 2018, refusant à Mme B..., ressortissante sud-africaine, un titre de séjour et lui enjoignant de quitter le territoire français. Le tribunal a basé sa décision sur l'article 3 de la convention internationale relative aux droits de l'enfant, soulignant que l'intérêt supérieur de l'enfant devait primer dans ce type de décisions. La Cour administrative d'appel a confirmé le jugement, jugeant que le préfet n'était pas fondé à contester cette décision.
Arguments pertinents
1. Conformité à l'intérêt supérieur de l'enfant : Le tribunal a jugé que "l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale”. Cette affirmation est essentielle pour comprendre pourquoi l'arrêté du préfet a été annulé. En l'espèce, la relation entre Mme B... et son fils a été jugée suffisamment significative pour justifier la délivrance d'un titre de séjour.
2. Relation familiale établie : La Cour a constaté que le lien entre Mme B... et son fils, qui vivait chez des membres de sa famille, devait être préservé. Cela a été renforcé par les efforts constants de Mme B... pour maintenir ce lien, notamment à travers des visites médiatisées et des communications régulières.
3. Évaluation erronée des conditions d'application de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers : Le préfet contestait que Mme B... remplissait les conditions posées par cet article. Cependant, la Cour a relevé que le jugement n’avait pas annulé l’arrêté pour cette raison, mais pour des motifs relatifs à l'intérêt supérieur de l'enfant.
Interprétations et citations légales
1. Convention internationale relative aux droits de l'enfant : La décision s'appuie sur article 3, qui stipule clairement que "Dans toutes les décisions qui concernent les enfants... l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale". Cette phrase pose les bases d'une interprétation favorable à la position de Mme B..., car elle renforce la protection des droits de l'enfant en lien avec la prise de décisions administratives.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers : Les arguments du préfet invoquent l’article L. 313-11 6°, qui permet la délivrance d'un titre de séjour à un parent d'un enfant français. Cependant, la Cour souligne que ce n'est pas ce seul article qui doit être examiné ; l'encadrement par les dispositions internationales sur les droits de l'enfant dispense de cette stricte interprétation. Le jugement a été rendu non pour des manquements à cet article mais pour la violation des engagements internationaux pris par l'État.
3. Aide juridictionnelle : En vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative et l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991, la Cour a ordonné à l'État de verser 1 200 euros à l'avocat de Mme B..., ce qui constitue une reconnaissance de ses droits en matière d'assistance juridique.
Ainsi, cette décision illustre un équilibre entre l'application des lois nationales et le respect des engagements internationaux relatifs aux droits de l'enfant, affirmant que ceux-ci doivent prévaloir en cas de conflit.