Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a été saisie par M. Michel Romero, qui contestait le jugement du tribunal administratif de Montpellier daté du 4 octobre 2016. Ce jugement avait rejeté sa demande d'annulation de la délibération du 25 septembre 2014, par laquelle le conseil municipal de Montels avait mis fin à ses fonctions de premier adjoint. M. Romero soutenait que le vote s'était déroulé à bulletin secret sans respecter les procédures prévues par le code des collectivités territoriales et qu'une erreur de bulletin avait influencé le résultat. La Cour a rejeté sa requête, confirmant le jugement du tribunal administratif, tout en condamnant M. Romero à verser 1 500 euros à la commune pour frais d'appel.
Arguments pertinents
1. Procédure de vote :
La Cour a constaté que la demande de vote à bulletin secret avait été faite par un tiers des membres présents du conseil municipal, conformément aux exigences de l'article L. 2121-21 du Code général des collectivités territoriales. Elle a relevé qu'aucun membre ne s'était opposé à ce mode de scrutin, ce qui indiquait un consensus implicite. La Cour a donc rejeté l'argument de M. Romero, affirmant qu'il n'y avait pas eu de méconnaissance des dispositions légales en matière de vote.
> "...plus d'un tiers des membres présents avait réclamé, préalablement à la séance du conseil municipal, un vote à bulletin secret..."
2. Influence de l'erreur de vote :
La Cour a également statué que l'erreur d'un conseiller municipal dans l'établissement de son bulletin n'affectait pas la légalité de la délibération. L’argument selon lequel une voix égarée aurait pu changer le résultat du vote n'a pas été retenu.
> "...la circonstance que l'un des membres du conseil municipal... 'se serait trompé dans l'établissement de son bulletin de vote', est sans influence sur la légalité de la délibération attaquée."
3. Condamnation aux dépens :
En vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la Cour a décidé de condamner M. Romero à rembourser les frais engagés par la commune de Montels, qui avait dû se défendre en appel, ce qui est une application standard des règles en matière de frais de justice.
> "Il y a lieu en application des dispositions susmentionnées de mettre à la charge de M. B... la somme de 1 500 euros..."
Interprétations et citations légales
1. Sur le mode de scrutin :
L'article L. 2121-21 du Code général des collectivités territoriales précise que le vote peut avoir lieu en mode public à la demande d'un quart des membres présents. À défaut, il est possible de voter à bulletin secret si un tiers le réclame. La Cour a interprété cet article dans le sens que la demande d'un tiers sur le vote secret valait comme consultation adéquate, assumant que le consensus des membres présents acceptait ce mode de scrutin.
> Code général des collectivités territoriales - Article L. 2121-21 : "Le vote a lieu au scrutin public à la demande du quart des membres présents."
2. Erreurs dans le processus de vote :
La Cour a fait savoir que les erreurs individuelles dans le vote, tant qu'elles n'affectent pas la régularité globale de la procédure, ne peuvent en aucun cas influencer la légalité de la décision du conseil municipal.
3. Concernant le remboursement des frais :
L'article L. 761-1 établit que les frais non compris dans les dépens sont à la charge de la partie perdante. En conséquence, la Cour a enjoint M. Romero à rembourser les frais engagés par la commune dans le cadre de sa défense.
> Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "Dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine..."
Cette décision réaffirme le principe de la régularité des votes au sein des conseils municipaux tout en clarifiant les conditions dans lesquelles les demandes de vote à bulletin secret sont légales et acceptables.