Résumé de la décision
Mme A... a saisi la Cour pour contester un jugement du 15 décembre 2016 du tribunal administratif de Nice, qui avait rejeté sa demande de reconnaissance d'un préjudice suite à des agissements de harcèlement moral subis entre 2011 et 2014. Elle sollicite l'annulation du jugement, la condamnation de l'État à lui verser 80 000 euros, ainsi que la prise en charge de ses frais de justice à hauteur de 3 000 euros. La Cour a rejeté sa requête, considérant qu'elle n’avait pas fourni d'éléments suffisants pour établir l’existence de harcèlement moral.
Arguments pertinents
1. Responsabilité de la preuve : La Cour souligne qu'il incombe à l'agent public (ici, Mme A...) de produire des éléments de preuve pour démontrer l'existence de harcèlement moral. De son côté, l'administration doit réfuter ces éléments en justifiant que les agissements en cause n'ont pas de lien avec le harcèlement.
2. Appréciation des faits : La Cour rappelle qu'elle doit évaluer l'ensemble des faits présentés. Dans ce cas, Mme A... ne fait que reprendre ses arguments précédemment exposés sans apporter de nouvelles preuves. La Cour considère qu'elle ne montre pas en quoi le jugement du tribunal administratif serait erroné.
3. Affirmation de la décision : La décision du tribunal administratif de Nice est jugée fondée, sans nécessiter d’explications supplémentaires. Par conséquent, le rejet de la demande de réparation en cas de harcèlement moral est confirmé.
Interprétations et citations légales
- Article 6 quinquies de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 : Ce texte établit que « Aucun fonctionnaire ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral ». Cet article définit les droits des fonctionnaires et précise que des comportements répétés d’un supérieur hiérarchique ou de collègues, lorsqu’ils compromettent la dignité et la santé de l'agent, doivent être évités.
- Charge de la preuve : La Cour interprète l'article 6 quinquies en posant la responsabilité sur la victime (fonctionnaire) de fournir des éléments matériels à l'appui de ses allégations de harcèlement. Elle fait également référence à « l'argumentation de nature à démontrer que les agissements en cause sont justifiés », soulignant que l'administration doit pouvoir prouver une absence de harcèlement.
En résumé, la décision de la Cour s'appuie sur la nécessité pour la requérante d'établir la véracité de ses accusations de harcèlement moral, tout en considérant que le jugement initial tenait compte des éléments fournis et débouchait sur une conclusion appropriée.