Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B..., de nationalité philippine, conteste un jugement rendu par le tribunal administratif de Nice le 11 mai 2015, qui a rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté préfectoral du 26 février 2015. Cet arrêté refusait de lui délivrer un titre de séjour, lui imposait de quitter le territoire français dans les 30 jours et fixait le pays de renvoi. La Cour a confirmé le rejet de sa requête, considérant que le préfet n’avait pas méconnu le droit au respect de la vie privée et familiale de Mme B..., et que celle-ci ne justifiait pas d'une résidence habituelle en France depuis plus de dix ans.
Arguments pertinents
1. Motivation du jugement : La Cour a estimé que le jugement du tribunal administratif était suffisamment motivé en ce qui concerne le refus d'admission au séjour. Elle a souligné que les moyens invoqués par Mme B... concernant sa résidence en France et l'atteinte à sa vie privée avaient été correctement évalués et écartés. Ceci est mis en avant par la phrase suivante : « le jugement mentionne de manière suffisante les motifs pour lesquels ont été écartés les moyens tirés de la résidence habituelle en France depuis plus de dix ans. »
2. Absence de preuve de résidence : La décision confirme que Mme B... n'a pas fourni de preuves suffisantes de sa résidence habituelle en France depuis plus de dix ans, limitant ainsi l'obligation pour le préfet de soumettre sa demande à la commission du titre de séjour. La Cour note que « les pièces produites par Mme B... sont insuffisamment probantes pour établir qu'elle résiderait habituellement en France depuis plus de dix ans… »
3. Atteinte à la vie privée et familiale : Concernant l'impact sur la vie privée et familiale, la Cour a jugé que le préfet n’avait pas porté une atteinte disproportionnée, étant donné que les enfants de Mme B... résidaient aux Philippines et que la durée de son séjour en France n'était pas suffisante pour invoquer une protection renforcée de son droit à la vie privée. Il est mentionné que « le préfet n'a pas porté au droit de l'intéressée au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée. »
Interprétations et citations légales
1. Article L. 313-14 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article stipule qu’une carte de séjour temporaire peut être délivrée si l'étranger réside habituellement en France depuis plus de dix ans, sauf si sa présence constitue une menace pour l’ordre public. La Cour a interprété cet article en affirmant que Mme B... ne justifiait pas de cette durée de séjour, ce qui exonérait le préfet d’une obligation de saisir la commission pour avis. Extrait : « L'autorité administrative est tenue de soumettre pour avis à la commission mentionnée... la demande d'admission exceptionnelle au séjour formée par l'étranger qui justifie par tout moyen résider en France habituellement depuis plus de dix ans. »
2. Article L. 313-11 du même code : Concernant l'admission au séjour pour des motifs liés à la vie privée et familiale, la Cour a souligné que les circonstances du séjour de Mme B... ne justifiaient pas un droit au respect de sa vie familiale. L'article traite des liens personnels et familiaux que l'étranger doit avoir en France pour bénéficier d'un droit de séjour. Citation : « Le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée au regard des motifs du refus. »
3. Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : Cet article protège le droit à la vie privée et familiale. La Cour a considéré que, dans le cas présent, l'ingérence du préfet était justifiée et proportionnée aux buts poursuivis. Extrait pertinent : « Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi... et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire... à la protection des droits et libertés d'autrui. »
En conclusion, la décision de la Cour met en avant l'importance de fournir des preuves concrètes de la résidence et des liens familiaux pour faire valoir des droits sur la base de la vie privée et familiale, tout en respectant le cadre légal mis en place par le code de