Résumé de la décision
La Cour a examiné la requête de Mme A..., ressortissante algérienne, qui contestait un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône daté du 27 octobre 2015, refusant son admission au séjour et lui ordonnant de quitter le territoire français. Le tribunal administratif de Marseille avait, par un jugement en date du 9 juin 2016, rejeté sa demande d'annulation de cet arrêté. Mme A... a interjeté appel, soutenant que l'arrêté violait ses droits au regard de la vie privée et familiale, tels que protégés par la convention européenne des droits de l'homme et l'accord franco-algérien. La Cour a finalement rejeté la requête, confirmant le jugement du tribunal administratif.
Arguments pertinents
1. Droit au respect de la vie privée et familiale : La Cour a rappelé que l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme garantit à toute personne le respect de sa vie privée et familiale, mais qu'une ingérence doit être justifiée par la loi et répondant à un besoin social impérieux.
- Citation : "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire [...]".
2. Critères de résidence et d'insertion : La Cour a examiné la situation de Mme A..., soulignant qu'elle n'était pas en mesure de prouver une installation durable en France ni une insertion socio-économique, étant donné les refus de séjour antérieurs et l'absence de ressources justifiées.
- Citation : "A la date de l'arrêté critiqué [...] elle ne justifiait pas d'une installation durable sur le territoire français".
3. Conséquences personnelles : Bien que des membres de sa famille résident en France, la Cour a décidé que cela ne suffisait pas à constituer une atteinte disproportionnée au droit de Mme A... au respect de sa vie familiale.
- Citation : "Le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée au regard des motifs du refus".
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Il protège la vie privée et familiale, mais admet des limitations si elles respectent les conditions de nécessité et de proportionnalité. La Cour a jugé que les motifs du refus étaient légitimes.
- Référence : Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8.
2. Accord franco-algérien du 27 décembre 1968 : Cet accord stipule que le certificat de résidence peut être délivré si les liens familiaux en France sont significatifs, ce qui n'a pas été établi dans le cas de Mme A....
- Référence : Accord franco-algérien - Article 6, paragraphe 5.
3. Erreurs manifestes d'appréciation : La Cour a conclu qu’il n’y avait pas d’erreur manifeste d’appréciation par le préfet en raison de l’absence de preuves d’une présence continue et stable sur le territoire français.
- Citation : "L'arrêté [...] n'est pas davantage entaché d'une erreur manifeste d'appréciation quant à ses conséquences sur la situation personnelle de l'intéressée".
La décision de la Cour démontre l'importance de la preuve de la résidence habituelle et de l'insertion sociale pour contester une mesure d'éloignement, renforçant ainsi le principe de proportionnalité dans l'application du droit des étrangers.