Résumé de la décision
Mme C..., de nationalité algérienne, a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Montpellier, qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet de l'Hérault lui refusant un titre de séjour et lui ordonnant de quitter le territoire français. L'arrêt de la Cour administrative d'appel a confirmé le jugement du tribunal en estimant que l'arrêté contesté ne portait pas atteinte de manière disproportionnée au droit au respect de la vie privée et familiale de Mme C..., en vertu des stipulations de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme et de l'article 6 de l'accord franco-algérien. La Cour a également rejeté les demandes d'injonction et d'indemnisation formulées par Mme C....
Arguments pertinents
1. Inapplicabilité des droits invoqués : La Cour a conclu que Mme C... ne pouvait pas se prévaloir des protections offertes par l'article 8 de la Convention européenne et l'article 6 de l'accord franco-algérien en raison de son retour tardif en France et de la durée de son séjour en Algérie. La Cour a affirmé que les circonstances de sa vie en France, bien que significatives, ne justifiaient pas une atteinte disproportionnée au droit au respect de sa vie privée et familiale, compte tenu de ses 49 années passées en Algérie.
Citation pertinente : « ces circonstances ne permettent toutefois pas de faire regarder l'arrêté contesté ... comme ayant porté à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée au regard des buts poursuivis par l'administration. »
2. Absence d’erreur manifeste d'appréciation : La Cour a également écarté le moyen tiré d'une erreur manifeste dans l'appréciation des conséquences de l'arrêté sur la situation personnelle de Mme C...
Citation pertinente : « il y a lieu d'écarter le moyen tiré de l'erreur manifeste d'appréciation sur les conséquences de cet arrêté. »
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale, mais il permet des ingérences sous certaines conditions. La Cour a interprété que les continuelles relations de Mme C... en France ne suffisaient pas à justifier une exception à cette ingérence, surtout compte tenu de son long séjour en Algérie.
Citation : « Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire […] à la protection des droits et libertés d'autrui. » (Convention européenne, article 8).
2. Article 6 de l'accord franco-algérien : Cet article stipule que le certificat de résidence d'un an est délivré de plein droit au ressortissant algérien dont le refus de séjour porterait atteinte de manière disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale. La décision a précisé que le lien personnel de Mme C... avec la France ne justifiait pas la délivrance automatique d’un titre de séjour.
Citation : « Le certificat de résidence d'un an portant la mention " vie privée et familiale " est délivré de plein droit […] au ressortissant algérien qui n'entre pas dans les catégories précédentes ou dans celles qui ouvrent droit au regroupement familial dont les liens personnels ou familiaux en France sont tels que le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée. » (Accord franco-algérien, article 6).
Cette analyse concisément rassemblée montre la complexité du dossier de Mme C... ainsi que les juridictions qui ont tranché sur la base de considérations de droit international et national.