Résumé de la décision
M. A..., un citoyen marocain, a contesté un jugement du tribunal administratif de Nice qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 2 juillet 2018 lui ordonnant de quitter immédiatement le territoire français. À la suite d'un appel, la Cour a annulé le jugement du tribunal administratif, concluant que la demande de M. A... n'était pas tardive à cause d'une erreur de date de notification de l'arrêté. L'affaire a été renvoyée devant le tribunal administratif de Nice pour un nouvel examen de la demande, mais les autres conclusions de M. A... ont été rejetées.
Arguments pertinents
1. Délai de recours :
M. A... a démontré que l'avis de réception du pli contenant l'arrêté préfectoral ne précisait pas la date de distribution. À partir d'une recherche de La Poste, il a confirmé que le pli avait été distribué le 9 juillet 2018, signifiant que le délai de 48 heures pour contester l'arrêté avait donc commencé à courir à partir de cette date. La Cour constate que "la demande de M. A..., enregistrée le 11 juillet 2018, n'était donc pas tardive", invalidant ainsi la conclusion du tribunal administratif.
2. Incompétence du préfet :
Bien que non spécifiquement discutée dans le résumé de la décision, l'incompétence de l'auteur de l'acte a été soulevée par M. A..., un point qui reste à examiner lors du renvoi devant le tribunal.
3. Droits liés à l'article 8 de la CEDH :
Le requérant soutenait également qu'il y avait violation de ses droits en vertu de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, qui garantit le respect de la vie privée et familiale. La Cour n'a pas statué sur ce point mais l'a laissé ouvert à la réexamination par le tribunal administratif.
Interprétations et citations légales
1. Délai de contestation :
Conformément à l'article L. 512-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, "l'étranger qui fait l'objet d'une obligation de quitter sans délai le territoire français peut, dans les quarante-huit heures suivant sa notification par voie administrative, demander l'annulation" de la décision. La Cour a interprété ce passage en jugeant que, si la notification n'était pas correctement datée, le délai ne commençait pas à courir avant la date de distribution effective.
2. Principe de non-tardiveté :
Le jugement initial avait enfreint ce principe en se fondant sur la date de présentation du pli plutôt que sur la date de sa distribution. La décision rappelle l'importance d'une notification claire et précise pour garantir le respect des droits à un recours effectif.
3. Règles sur les autorités compétentes :
Bien que non précisé dans les extraits fournis, l'examen de la compétence de l'auteur de l'acte pourrait se référer aux articles pertinents du Code des relations entre le public et l'administration, qui définissent les compétences respectives des autorités administratives dans le cadre de décisions de séjour.
En conclusion, la décision de la Cour a permis de rétablir les droits procéduraux de M. A..., illustre des principes clairs relatifs au droit administratif et souligne l'importance d'une notification adéquate dans les procédures d'expulsion.