Résumé de la décision
Mme B... a contesté un jugement du tribunal administratif de Rouen qui avait rejeté sa demande de réparer un préjudice qu'elle estimait avoir subi à la suite de son non-renouvellement de contrat par le département de l'Eure. Elle soutenait que le département n'avait pas respecté ses engagements, demandant en contrepartie une indemnité de 17 401,65 euros. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant la demande de Mme B..., jugeant qu'aucun engagement ferme n'avait été pris et que l'absence de renouvellement de contrat n'était pas constitutive d'une faute du département.
Arguments pertinents
1. Engagement contractuel indéfini : La cour a relevé que l'attestation émise par le directeur du foyer indiquait une volonté de recrutement mais n'engageait pas le département de manière ferme. Selon la cour, « ces écrits, dont les termes sont d'ailleurs contradictoires, ne peuvent être regardés que comme ayant eu une portée indicative ».
2. Conditions de renouvellement : La requérante ne pouvait pas revendiquer un renouvellement de contrat puisque « la conclusion d'un contrat à durée indéterminée était subordonnée à l'obtention, par Mme B..., du certificat d'aptitude aux fonctions d'encadrement et de responsable d'unité d'intervention sociale (CAFERUIS) », et il était admis qu'elle ne l'avait pas obtenu.
3. Absence de faute: La cour a conclu que le département de l'Eure n'avait pas commis de faute en recrutant Mme B... par des contrats à durée déterminée, en considérant que « un tel renouvellement ne constituant pas un droit ».
Interprétations et citations légales
1. Portée indicative des écrits : Selon la cour, les documents fournis par la direction n’avaient pas une valeur contractuelle ferme et n’étaient que des indications : « l'attestation […] se bornait à indiquer que Mme B... serait recrutée pour douze mois ». Cela souligne l'importance d'une intention claire pour établir des obligations contractuelles.
2. Conditions pour un CDI : La cour a rappelé que le certificat CAFERUIS était essentiel pour envisager un CDI, positionnée par le fait que le contrat à durée indéterminée dépendait de cette obtention, soulignant l'importance des qualifications professionnelles dans le processus d'embauche.
3. Absence de droit au renouvellement : La décision fait référence à la non-existence d'un droit inconditionnel à un renouvellement de contrat, renforçant l'idée que le renouvellement de contrats à durée déterminée n'est pas garanti, comme cela est précisé par la jurisprudence administrative.
4. Frais d'instance : La cour a également statué sur les frais liés à l'instance, précisant que « les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge du département de l'Eure, qui n'est pas la partie perdante, une somme au titre des frais exposés par Mme B... ». Ce point démontre le principe selon lequel les frais sont attribués à la partie perdante d'une instance judiciaire.
En résumé, la cour a appliqué des principes solennels du droit administratif pour démontrer que le département n'avait pas d'obligations contractuelles non respectées envers Mme B..., ni n'avait engagé de responsabilité dans le cadre de son recrutement et de la non-renouvellement de son contrat.