Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A... C... a contesté le jugement du tribunal administratif de Marseille du 20 avril 2017, qui avait rejeté sa demande d'indemnisation pour le retrait illégal de son permis de construire, initialement accordé le 22 avril 2008 et retiré le 21 juillet 2008 par la commune d'Allauch. M. C... a demandé l'annulation de ce jugement, le versement d'une indemnité de 108 000 euros pour préjudice, ainsi que des frais de justice. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que M. C... n'avait pas établi la réalité de son préjudice, notamment l'absence de preuve d'un projet locatif pour les villas.
Arguments pertinents
1. Responsabilité de la commune : La cour a reconnu que le retrait du permis de construire constituait une faute de la commune, ce qui engage sa responsabilité. Cependant, cette responsabilité n'ouvre droit à indemnité que si le préjudice est direct et certain. La cour a affirmé : « En retirant illégalement le permis de construire du 22 avril 2008, le maire de la commune d'Allauch a commis une faute, laquelle n'est d'ailleurs pas contestée par la commune, de nature à engager la responsabilité de celle-ci. »
2. Indemnisation du préjudice : M. C... a soutenu avoir subi un préjudice en raison de la perte de chance de louer les villas. Toutefois, la cour a jugé que M. C... n'avait pas prouvé l'existence d'un projet locatif. Elle a noté que les documents fournis ne démontraient pas une intention claire de louer les villas, et a conclu : « la réalité du préjudice dont M. C... demande réparation n'est pas établie. »
3. Frais liés au litige : La cour a également rejeté les demandes de frais de justice, précisant que la commune n'étant pas la partie perdante, il n'y avait pas lieu de lui imposer le versement de frais à M. C... : « Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de la commune d'Allauch qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante, la somme que M. C... demande au titre des frais qu'il a exposés. »
Interprétations et citations légales
1. Responsabilité administrative : La décision s'appuie sur le principe de la responsabilité administrative, qui exige la preuve d'une faute, d'un préjudice et d'un lien de causalité. La cour a appliqué ce principe en se référant à la jurisprudence antérieure qui a annulé le retrait du permis de construire.
2. Preuve du préjudice : La cour a souligné l'importance de la preuve dans les demandes d'indemnisation. Selon le Code de justice administrative - Article L. 761-1, les frais exposés par la partie perdante peuvent être remboursés, mais seulement si cette partie est effectivement perdante dans le litige. La cour a précisé que M. C... n'a pas établi la réalité de son préjudice, ce qui a conduit au rejet de sa demande d'indemnisation.
3. Absence de projet locatif : La cour a mis en avant que les éléments fournis par M. C... ne suffisaient pas à prouver qu'il avait un projet locatif concret. Les mentions sur le formulaire de demande de permis de construire indiquant une « résidence principale » ne corroborent pas l'idée d'une intention de location. Cela illustre l'exigence de clarté et de certitude dans la démonstration du préjudice.
En conclusion, la décision de la cour administrative d'appel de Marseille a été de rejeter la requête de M. C..., confirmant ainsi le jugement du tribunal administratif et soulignant l'importance de la preuve dans les demandes d'indemnisation pour préjudice.