Résumé de la décision :
Dans cette affaire, M. A..., de nationalité algérienne, fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Bastia qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet de la Haute-Corse. Cet arrêté lui refusait la délivrance d'un titre de séjour et l'obligeait à quitter le territoire français. M. A. soutient qu'il réside en France depuis plus de dix ans et que son éloignement porterait atteinte à sa vie familiale et privée. La Cour administrative a confirmé la décision du tribunal administratif, rejetant la requête au motif que M. A. n'avait pas prouvé la durée de sa résidence en France et que son statut personnel ne justifiait pas une atteinte disproportionnée à ses droits.
Arguments pertinents :
1. Absence de preuve d'une résidence de dix ans : La Cour souligne que M. A. n'a pas démontré, avec une preuve à la fois suffisante et circonstanciée, qu'il vivait en France depuis plus de dix ans, condition pour bénéficier du certificat de résidence en vertu de l'accord franco-algérien. Les attestations fournies manquent de valeur probante et ne sont pas accompagnées de documents d'identité.
> "En se bornant à indiquer que M. A... serait leur client depuis 2002 ou 2003, les attestations... sont insuffisamment circonstanciées [...] ainsi, en raison de leur faible valeur probante, elles ne suffisent pas à établir le séjour en France de l'appelant durant l'année 2004."
2. Absence de vie privée et familiale en France : La Cour conclut que M. A. ne démontre pas avoir constitué des attaches solides en France, ayant été divorcé depuis 2006 et n'ayant pas de charges familiales. Même si sa résidence peut être qualifiée d'habituelle depuis 2010, cela n'implique pas une protection fortifiée de sa vie privée.
> "Il ne ressort pas des pièces du dossier que M. A... aurait constitué en France sa vie privée et familiale, alors que l'intéressé, officiellement divorcé depuis 2006, est sans charge de famille."
Interprétations et citations légales :
La décision s'appuie sur plusieurs textes légaux :
1. Accord franco-algérien - Article 6 (1) : Cet article prévoit que les ressortissants algériens peuvent obtenir un certificat de résidence s'ils justifient d'une résidence en France de plus de dix ans. La Cour précise que ce délai doit être évalué à la date de l'arrêté, ce qui était nécessaire pour déterminer la légitimité de la demande de M. A.
> "Les stipulations du 1) de l'article 6 de l'accord franco-algérien susvisé prévoient la délivrance de plein droit d'un certificat de résidence [aux ressortissants algériens justifiant résider en France depuis plus de dix ans]."
2. Convention européenne des droits de l'homme - Article 8 : La protection de la vie privée et familiale est énoncée ici. La Cour a estimé que M. A. ne fournissait pas de preuve suffisante de sa vie familiale en France, ce qui conduisait à la conclusion qu'il ne subirait pas une atteinte disproportionnée à ses droits.
> "M. A... n'est pas fondé à soutenir que l'arrêté en litige porterait une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale, et méconnaîtrait ainsi [...] de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales."
En conclusion, la décision de la Cour se fonde sur une évaluation rigoureuse des preuves apportées par M. A. et sur l'examen des normes juridiques applicables, aboutissant au rejet de sa requête.