Résumé de la décision :
La préfète de la Corse-du-Sud a saisi la Cour d'appel administrative pour contester une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Bastia, qui avait rejeté sa demande de suspension de l'exécution d'un permis d'aménager accordé à la SAS Loti 2A pour un lotissement de 10 lots. La préfète soutenait que le permis était irrégulier au regard de plusieurs dispositions du Code de l'urbanisme et que des doutes sérieux existaient quant à sa légalité. Toutefois, la Cour a confirmé l'ordonnance du tribunal administratif, concluant que les moyens avancés par la préfète ne créaient pas de doute sérieux sur la légalité du permis d'aménager. Elle a également condamné l'État à verser 1 500 euros à la SAS Loti 2A au titre des frais exposés.
Arguments pertinents :
1. Régularité de l'ordonnance : La Cour a jugé que l'ordonnance du premier juge était suffisamment motivée. Elle a souligné que "le premier juge a relevé avec suffisamment de précisions les moyens soulevés par la préfète de la Corse du Sud" et a conclu que "aucun d'entre eux n'était de nature à créer un doute sérieux sur la légalité de l'arrêté attaqué".
2. Doute sérieux sur la légalité : Selon l'article L. 554-1 du Code de justice administrative, le recours du représentant de l'État peut être assorti d'une demande de suspension d'un acte communal si un des moyens invoqués paraît créer un doute sérieux quant à la légalité de cet acte. La Cour a conclu que "aucun des moyens susvisés de la préfète de la Corse-du-Sud n'est propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté".
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 554-1 du Code de justice administrative : Cet article stipule la procédure pour les demandes de suspension effectuées par le représentant de l'État. La Cour a confirmé que cette disposition est prise en compte pour déterminer la recevabilité des demandes de suspension.
Citation directe : "Les demandes de suspension assortissant les requêtes du représentant de l'Etat dirigées contre les actes des communes sont régies par le 3e alinéa de l'article L. 2131-6 du code général des collectivités territoriales."
2. Article L. 2131-6 du Code général des collectivités territoriales : Cet article prévoit que le représentant de l'État peut assortir son recours d'une demande de suspension si l'un des moyens invoqués semble créer un doute sérieux quant à la légalité de l'acte attaqué.
Citation directe : "Il est fait droit à cette demande si l'un des moyens invoqués paraît, en l'état de l'instruction, propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l'acte attaqué."
La décision de la Cour souligne l'importance de la motivation dans les ordonnances des juges et la nécessité d'un doute sérieux avéré pour justifier une suspension d'un acte administratif. Les autorités locales sont tenues d'agir dans le respect des lois en matière d'urbanisme, et la charge de la preuve pour établir l'irrégularité d'un acte pèse sur ceux qui contestent cet acte.