Résumé de la décision
La commune de Saint-Alexandre a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Nîmes, daté du 18 juin 2019, annulant un arrêté de refus de permis de construire pour M. B.... La commune a demandé un sursis à l'exécution du jugement tandis que M. B... a requis son rejet tout en demandant des frais. La cour a ordonné un sursis à l'exécution du jugement en considérant les moyens de la commune comme sérieux, tout en rejetant les demandes de frais de part et d'autre.
Arguments pertinents
1. Sursis à exécution : La cour a décidé d'ordonner un sursis à l'exécution du jugement du tribunal administratif en raison de la force des arguments avancés par la commune, notamment celui selon lequel la construction demandée ne serait pas nécessaire au fonctionnement de l’exploitation agricole de M. B....
2. Serieux des moyens : La cour a jugé que le moyen invoqué par la commune, concernant l'absence de nécessité de la construction pour l'exploitation agricole, "semble en l'état de l'instruction sérieux et de nature à justifier, outre l'annulation du jugement attaqué, le rejet des conclusions à fin d'annulation accueillies par ce jugement". Cela met en lumière le rôle de l'interprétation des dispositions du plan local d'urbanisme.
3. Rejet des demandes de frais : Concernant le versement de frais au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la cour a rejeté les demandes des deux parties, considérant que la commune n’était pas la partie perdante.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 811-14 du code de justice administrative :
La cour s'est référée à ce texte pour établir le principe selon lequel un appel n'a pas d'effet suspensif, sauf si le juge d'appel ordonne autrement. Cela a permis d'affirmer le besoin d'examiner les arguments de la commune pour décider du sursis.
2. Article R. 811-15 du code de justice administrative :
Cet article stipule que la cour peut accorder un sursis si les moyens invoqués paraissent sérieux. La cour a interprété cette disposition en considérant que le moyen relatif à l’absence de nécessité de la construction était suffisamment solide pour justifier le sursis.
3. Règlement du plan local d'urbanisme (article A 1 et A 2) :
Les articles A 1 et A 2 précisent les conditions de construction en milieu agricole. La cour a constaté que la construction n'était pas en conformité avec ces règlements, renforçant l'argument selon lequel le refus de permis de construire était potentiellement justifié.
En résumé, la décision de la cour reflète une application rigoureuse des textes législatifs en matière d'urbanisme, en évaluant les conséquences de l'exécution immédiate du jugement du tribunal administratif sur l'exploitation agricole en question. Les décisions concernant le refus de permis de construire seront donc examinées minutieusement à la lumière de la nécessité et de la conformité aux règlements urbanistiques locaux.