Résumé de la décision
La décision concerne M. A... B..., qui conteste un arrêté du préfet de la Moselle imposant une obligation de quitter le territoire français. Il invoque une erreur de droit liée à sa demande de titre de séjour introduite avant la prise de l’arrêté, ainsi qu’une violation de son droit au respect de la vie privée et familiale, en vertu de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme. La cour rejette sa requête, confirmant que le simple dépôt d'une demande de titre de séjour ne suspend pas l’obligation de quitter le territoire si les conditions légales ne sont pas remplies.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : La cour souligne que le simple fait d'avoir déposé une demande de titre de séjour n'empêche pas l'autorité administrative de prendre une obligation de quitter le territoire, si l'étranger se trouve dans les situations prévues par l'article L. 511-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. La cour établit : "Le seul dépôt d'une demande de titre de séjour ne saurait faire obstacle à ce que l'autorité administrative décide de prendre une obligation de quitter le territoire français à l'encontre d'un étranger qui se trouve dans le cas mentionné au 6° du I de l'article L. 511-1".
2. Conditions pour l'attribution du titre de séjour : M. B... devait démontrer qu'il remplissait les conditions pour obtenir de plein droit un titre de séjour, ce qu'il a omis de prouver. La cour conclut que, en l'absence de telles preuves, le moyen fondé sur l'erreur de droit ne peut être retenu.
3. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : La cour ne considère pas fondément l'argument relatif à l'article 8, car M. B... ne démontre pas comment l'obligation de quitter le territoire pourrait violer ses droits. Le jugement indique : "Il ne met pas la cour à même d'en apprécier le bien-fondé en se bornant à citer la réponse apportée par le tribunal à ce moyen".
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes de référence, principalement l'article L. 511-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui précise les cas dans lesquels un étranger non ressortissant d'un État membre de l'UE peut être contraint de quitter le territoire :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : Cet article indique que l'autorité administrative peut obliger à quitter le territoire un étranger dans plusieurs situations, dont le cas 6°, qui concerne les étrangers dont le droit au séjour a été refusé.
La décision établit également que pour contester efficacement une décision administrative sur le fondement de la Convention européenne, il est nécessaire de présenter des éléments factuels et juridiques convaincants. L’article 8 de cette Convention, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale, n'a pas été suffisamment démontré dans la requête de M. B..., comme l'indique la cour : "Il ne met pas la cour à même d'en apprécier le bien-fondé".
En résumé, la cour conclut que les arguments de M. B... ne sont pas suffisants pour renverser la décision du préfet, tant sur le terrain du droit que des considérations relatives aux droits fondamentaux.