Résumé de la décision
Mme C..., ressortissante algérienne, a sollicité un titre de séjour en France en raison de son état de santé. Le préfet du Bas-Rhin a refusé sa demande par un arrêté du 13 décembre 2017, l'obligeant à quitter le territoire français et fixant son pays de destination. Après le rejet de sa demande par le tribunal administratif de Strasbourg, Mme C... a interjeté appel. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant les arguments de Mme C... concernant l'illégalité du refus de séjour, l'obligation de quitter le territoire et la décision fixant le pays de destination.
Arguments pertinents
1. Refus de séjour : La cour a souligné que, selon l'article 6 de l'accord franco-algérien, un titre de séjour peut être accordé à un ressortissant algérien si son état de santé nécessite une prise en charge médicale en France, et qu'il ne peut pas bénéficier d'un traitement approprié dans son pays d'origine. La cour a noté que le collège de médecins de l'Office français de l'immigration et de l'intégration avait estimé que Mme C... pouvait bénéficier d'un traitement approprié en Algérie, ce qui a conduit à l'absence de conséquences d'une exceptionnelle gravité sur sa santé.
> "Il appartient à l'autorité administrative [...] de vérifier, au vu de l'avis émis par le collège des médecins [...] que cette décision ne peut pas avoir des conséquences d'une exceptionnelle gravité sur l'état de santé de l'intéressé."
2. Obligation de quitter le territoire : La cour a également rejeté l'argument selon lequel l'illégalité du refus de séjour entraînerait l'annulation de l'obligation de quitter le territoire. Puisque le refus de séjour était jugé légal, l'obligation de quitter le territoire l'était également.
> "Il résulte de ce qui précède que Mme C... n'est pas fondée à exciper de l'illégalité du refus de séjour opposé par le préfet du Bas-Rhin, à l'encontre de la décision l'obligeant à quitter le territoire français."
3. Fixation du pays de destination : La cour a conclu que l'illégalité du refus de séjour et de l'obligation de quitter le territoire ne pouvait pas être invoquée pour contester la décision fixant le pays de destination.
> "Il résulte de ce qui a été dit précédemment que Mme C... n'est pas fondée à exciper à l'encontre de la décision fixant son pays de destination de l'illégalité du refus de séjour."
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien : L'article 6 de cet accord stipule que le certificat d'un an portant la mention "vie privée et familiale" est délivré de plein droit aux ressortissants algériens dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale, à condition qu'ils ne puissent pas bénéficier d'un traitement approprié dans leur pays d'origine.
> "Le certificat d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit : [...] 7) au ressortissant algérien, résidant habituellement en France, dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait entraîner pour lui des conséquences d'une exceptionnelle gravité, sous réserve qu'il ne puisse pas effectivement bénéficier d'un traitement approprié dans son pays."
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : L'article L. 511-4, qui traite des conditions de séjour des étrangers, a été mentionné pour justifier la légalité de l'obligation de quitter le territoire.
> "Cette décision méconnaît le 10° de l'article L. 511-4 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile."
3. Code de justice administrative : L'article L. 761-1, qui concerne les frais d'instance, a été cité pour justifier le rejet des demandes de Mme C... concernant le versement d'une somme à son conseil.
> "Dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens, ou à défaut la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens."
En conclusion, la cour a confirmé la légalité des décisions administratives contestées, en se fondant sur des avis médicaux et des dispositions légales précises, tout en rejetant les demandes de Mme C... pour l'injonction et le remboursement des frais.