Résumé de la décision
Mme B..., de nationalité algérienne, a été admise en France avec un visa de court séjour en juillet 2017. Après l'expiration de son visa, elle a demandé un titre de séjour étudiant en décembre 2017. Par un arrêté du 26 mars 2018, le préfet du Bas-Rhin a refusé cette demande, lui imposant une obligation de quitter le territoire français. Mme B... a contesté cette décision devant le tribunal administratif de Strasbourg, qui a rejeté sa demande. Elle a ensuite interjeté appel de ce jugement. La cour a confirmé la légalité de la décision du préfet, rejetant les arguments de Mme B... concernant l'insuffisance de motivation, l'erreur manifeste d'appréciation, et la méconnaissance de ses droits au respect de sa vie privée et familiale.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation : La cour a jugé que la décision du préfet comportait suffisamment d'éléments de droit et de fait pour justifier son refus, écartant ainsi le moyen tiré de l'insuffisance de motivation. La cour a affirmé que "la décision contestée comporte les éléments de droit et de fait qui en constituent le fondement".
2. Conditions de délivrance du titre de séjour : La cour a constaté que Mme B... ne remplissait pas les conditions requises pour obtenir un titre de séjour étudiant, notamment l'absence d'un visa de long séjour, ce qui a permis au préfet de refuser la demande sans erreur manifeste d'appréciation. La cour a précisé que "Mme B... ne peut utilement se prévaloir des stipulations du titre III du protocole annexé à l'accord précité".
3. Droits au respect de la vie privée et familiale : Concernant les droits de Mme B... au respect de sa vie privée et familiale, la cour a conclu que la décision du préfet n'avait pas porté une atteinte disproportionnée à ces droits, en raison de la durée de son séjour en France et de ses liens familiaux en Algérie. La cour a noté que "la décision contestée n'a pas porté à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée aux buts en vue desquels elle a été prise".
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien : La cour a appliqué les dispositions de l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968, notamment le titre III qui régit les conditions de séjour des étudiants algériens. L'article 9 stipule que "pour être admis à entrer et séjourner plus de trois mois sur le territoire français, les ressortissants algériens doivent présenter un passeport en cours de validité muni d'un visa de long séjour". Cette exigence a été déterminante pour le refus de Mme B....
2. Droit au respect de la vie privée : La cour a également fait référence à l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a souligné que "il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire".
3. Code de justice administrative : En ce qui concerne les frais de justice, la cour a mentionné les articles L. 761-1 du code de justice administrative et 37 de la loi du 10 juillet 1991, qui régissent l'aide juridictionnelle et les frais d'avocat, en rejetant les demandes de Mme B... pour l'octroi d'une indemnité.
En conclusion, la décision de la cour a été fondée sur une interprétation rigoureuse des textes législatifs et des conventions internationales, confirmant la légalité de l'arrêté préfectoral et rejetant les arguments de Mme B... sur la base de l'insuffisance de ses justifications et de ses droits.