Résumé de la décision
La cour d'appel a été saisie par le préfet de la Haute-Saône qui contestait un jugement du tribunal administratif du 10 novembre 2020. Ce dernier avait annulé une décision préfectorale enjoignant à Mme C..., mère d'un enfant français, de quitter le territoire français. La cour a confirmé la décision du tribunal, considérant que Mme C... contribuait à l'entretien et à l'éducation de son enfant, ce qui l'exemptait d'une obligation de quitter le territoire selon l'article L. 511-4 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
Arguments pertinents
1. Contribution à l'entretien et à l'éducation : La cour a rappelé que le critère déterminant pour juger si un parent étranger peut être exclu du territoire est la preuve effective de sa contribution à l'entretien et à l'éducation de l'enfant, conformément à l'article L. 511-4 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
> "Il n'en demeure pas moins que Mme C..., avec laquelle réside l'enfant, prend les décisions le concernant et s'en occupe au quotidien."
2. Absence de conditions additionnelles : La cour a aussi souligné que contrairement à d'autres articles, le texte ne soumet pas l'exemption du parent étranger à une obligation de prouver que l'autre parent contribue également à l'entretien de l'enfant.
> "Les dispositions précitées, à la différence de celles du 6° de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, n'imposent pas au parent étranger... d'établir que l'autre parent... contribue également à l'entretien et à l'éducation."
Interprétations et citations légales
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-4 : Cet article stipule que certains étrangers, notamment les parents d'enfants français mineurs résidant en France, ne peuvent faire l'objet d'une obligation de quitter le territoire français, à condition d'établir leur contribution à l'entretien et à l'éducation de l'enfant.
> "6° L'étranger ne vivant pas en état de polygamie qui est père ou mère d'un enfant français mineur résidant en France, à condition qu'il établisse contribuer effectivement à l'entretien et à l'éducation de l'enfant dans les conditions prévues par l'article 371-2 du code civil depuis la naissance de celui-ci ou depuis au moins deux ans."
- Code civil - Article 371-2 : Cet article précise que chacun des parents doit contribuer à l'entretien et à l'éducation de l'enfant, proportionnellement à leurs ressources, ce qui renforce l’argument que la contribution de Mme C... est indiscutable, même si elle est partagée avec d'autres personnes.
> "Chacun des parents contribue à l'entretien et à l'éducation des enfants à proportion de ses ressources..."
En conclusion, la décision met en lumière l'importance de la reconnaissance du rôle parental effectif dans l'appréciation des situations d'immigration, et insiste sur le fait que la simple présence et engagement d'un parent suffisent pour justifier le droit de rester sur le territoire français, indépendamment de la contribution financière de l'autre parent.