Résumé de la décision
M. A..., agent de conduite de la SNCF et salarié protégé, a contesté un jugement du tribunal administratif de Strasbourg du 26 septembre 2019, qui annulait une décision de l'inspecteur du travail refusant l'autorisation de le licencier. Suite à ce jugement, l'inspecteur a de nouveau refusé l'autorisation de licenciement, et la SNCF a imposé une sanction disciplinaire (mise à pied de dix jours) à M. A... pour les mêmes faits. La cour a considéré que le litige concernant la demande d'autorisation de licenciement avait perdu son objet, car l'employeur avait renoncé à licencier M. A... et ne pouvait pas le sanctionner à nouveau pour les mêmes faits. Par conséquent, la cour a décidé de ne pas statuer sur la requête d'appel et a rejeté les demandes de M. A... au titre des frais liés à l'instance.
Arguments pertinents
1. Perte d'objet du litige : La cour a souligné que, suite à la mise à pied imposée par la SNCF pour les mêmes faits, le principe "non bis in idem" s'applique. Ce principe interdit de sanctionner deux fois un salarié pour les mêmes faits, ce qui rendait la demande d'autorisation de licenciement caduque.
> « En outre, le principe 'non bis in idem' s'oppose à ce que l'autorité administrative autorise la SNCF à licencier M. A... pour les mêmes faits que ceux qu'elle a déjà sanctionnés par la mise à pied disciplinaire. »
2. Renonciation au licenciement : La SNCF a clairement exprimé sa renonciation à licencier M. A... après avoir appliqué une sanction disciplinaire.
> « ... l'employeur, en le sanctionnant pour les mêmes faits que ceux pour lesquels il avait sollicité une autorisation de licenciement, a épuisé son pouvoir disciplinaire... »
Interprétations et citations légales
1. Article L. 2511-1 du code du travail : Cet article régit l'interdiction de licencier un salarié protégé sans autorisation administrative. La cour a interprété cette loi en lien avec les droits des salariés, confirmant que l'autorisation de licenciement doit être demandée pour justifier des mesures disciplinaires allant jusqu'au licenciement.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que la cour peut condamner l'État ou une autre personne à verser une somme pour les frais liés à l'instance. Dans ce cas, la cour a décidé qu'il n’y avait pas lieu de mettre à la charge de la SNCF des frais, compte tenu des circonstances.
> « Article 2 : Les conclusions présentées par M. A... sur le fondement de l'article L.761-1 du code de justice administrative sont rejetées. »
3. Principe "non bis in idem" : Ce principe est fondamental en droit pénal et en matière disciplinaire, et il a été appliqué ici pour éviter qu'une même personne soit pénalisée deux fois pour les mêmes faits.
> « ...il n'est pas établi, ni même soutenu que cette sanction disciplinaire aurait été contestée par le requérant devant la juridiction judiciaire compétente. »
En somme, la décision de la cour s'appuie sur des principes juridiques solides qui protègent les droits des salariés protégés, tout en veillant à ce que les procédures respectent les normes établies. La combinaison de l'absence d'une autorisation de licenciement justifiée et le principe "non bis in idem" a conduit à l'annulation des demandes de M. A... en appel.