Résumé de la décision :
Dans cette affaire, M. A... conteste la décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, qui a rejeté ses demandes d'annulation de deux décisions du ministre de la défense (23 mai 2013 et 6 novembre 2013) annulant sa mutation et rejetant son recours gracieux. M. A... soulève plusieurs moyens, incluant l'illégalité d'une sanction préalable et la méconnaissance de certains principes juridiques. La cour examine les arguments de M. A... et confirme le jugement du tribunal, rejetant la requête et considérant que les décisions en litige étaient justifiées par l'intérêt du service, sans constituer une double sanction.
Arguments pertinents :
1. Illégalité par voie d'exception : La cour rappelle que l'illégalité d'un acte administratif ne peut être utilement invoquée que si l'acte ultérieur découle de celui-ci. "L'illégalité d'un acte administratif ne peut être utilement invoquée par voie d'exception... que si cette dernière décision a été prise pour l'application du premier acte ou s'il en constitue la base légale". Dans ce cas, la sanction du 19 avril 2013 ne constituait ni la base légale ni le fondement des décisions contestées.
2. Pertinence de l'affectation : Concernant la décision d'annuler la mutation, la cour souligne qu'elle a été validée par l'absence des garanties nécessaires de M. A... pour exercer des fonctions hors métropole, en raison d'une sanction pour des manquements disciplinaires. "Le ministre... pouvait légalement considérer que M. A... n'offrait plus les garanties suffisantes nécessaires à l'exercice de fonctions hors métropole".
3. Non reconnaissance du principe "non bis in idem" : La cour conclut que les décisions contestées ne représentent pas une double sanction pour les mêmes faits, affirmant que "les décisions en litige... ont été prises dans l'intérêt du service".
Interprétations et citations légales :
- Code de la défense : Bien que le jugement ne cite pas précisément un article en lien avec l'affectation militaire et les sanctions, il fait référence au pouvoir discrétionnaire du ministre dans la gestion des ressources humaines militaires. Cela semble confirmer que le ministre a le droit de modifier une affectation en fonction des comportements de ses agents.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : La cour évoque que cet article "fait obstacle à ce que soit mise à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante, la somme demandée par M. A...". Cet article stipule que les frais non compris dans les dépens ne peuvent être mis à la charge de la partie qui ne perd pas le litige.
En conclusion, la décision de la cour confirme le droit de l'autorité administrative dans ses décisions concernant les mouvements et sanctions des militaires, tout en insistant sur le respect des principes légaux tels que l'intérêt du service et l'absence de double sanction.