Résumé de la décision
Dans l'affaire examinée, le préfet du Haut-Rhin a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Strasbourg du 11 février 2016, qui avait annulé une décision refusant de délivrer un titre de séjour à M. C...B..., un ressortissant algérien marié à une citoyenne algérienne résidant légalement en France et père d'un enfant né en France. La cour a confirmé l'annulation de l'arrêté préfectoral en considérant que celui-ci portait une atteinte disproportionnée au droit de M. B... au respect de sa vie privée et familiale, en violation de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme.
Arguments pertinents
Les arguments principaux de la cour se concentrent sur les droits au respect de la vie privée et familiale, en s'appuyant sur les éléments suivants :
1. Atteinte disproportionnée: La cour a noté que la décision du préfet a porté une atteinte disproportionnée au droit de M. B... au respect de sa vie familiale, en tenant compte de son mariage en France, de la naissance de son enfant et des éléments probants de son attachement à la communauté familiale en France. La cour a considéré que cela ne justifiait pas le refus de séjour.
> "la décision contestée a porté à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée au regard des buts en vue desquels elle a été prise."
2. Considérations sur la vie familiale: La présence de M. B... en France a été documentée par plusieurs preuves, telles que des baux, quittances de loyer, et attestations médicales, qui témoignent de son intégration familiale et sociale, et qui ont été prises en compte pour démontrer que la décision du préfet ne tenait pas compte des éléments concrets de sa vie quotidienne.
> "il est en outre constant que M. B... s'est marié en France, (...) avec laquelle il a eu un enfant."
3. Conformité avec le droit international: La cour a également invoqué les dispositions de l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui protège le droit au respect de la vie familiale. La décision du préfet n’a pas pleinement respecté ces stipulations.
> "l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales."
Interprétations et citations légales
1. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8: Cet article stipule que "toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale". Cela souligne que toute ingérence d'une autorité publique doit être justifiée de manière appropriée et proportionnée.
> "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire."
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11: Cet article précise les conditions dans lesquelles un étranger peut se voir délivrer une carte de séjour. La décision de refus de séjour doit tenir compte des liens familiaux en France, ce qui n’a pas été respecté dans le cas présent.
3. Convention internationale des droits de l'enfant - Article 3-1: Cet article exige que dans toutes les actions concernant des enfants, l'intérêt supérieur de l'enfant soit une considération primordiale. La cour a noté que l'illégalité de la décision de refus de séjour pourrait affecter l'intérêt de l'enfant né en France.
En somme, la décision de la cour a été fortement fondée sur la disproportionnalité de l'atteinte portée aux droits familiaux de M. B... et sur le non-respect des normes internationales de protection de la famille et des droits des enfants.