Résumé de la décision :
La cour administrative d’appel, par un arrêt rendu le 2 juillet 2021, a à la suite de la demande de M. A... concernant l’exécution d’un jugement du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne du 4 décembre 2020, statué sur l’inexécution des mesures ordonnées dans ce jugement. La cour a constaté que la ministre des armées n’avait pas pris les mesures nécessaires pour exécuter l’ordonnance l'assignant à accorder à M. A... la protection fonctionnelle dans un délai d'un mois. En conséquence, la cour a prononcé une astreinte de 100 euros par jour à compter de l'expiration d'un délai de 20 jours suivant la notification de l'arrêt, ainsi qu'un versement de 200 euros à M. A... sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents :
1. Inexécution constatée : La cour a relevé que le jugement du 4 décembre 2020, qui enjoignait la ministre des armées d’accorder la protection fonctionnelle à M. A... dans un délai d’un mois, n’a pas été exécuté. La ministre n’a fourni aucune communication sur les actions prises à cet égard, ce qui constitue un manquement à l'obligation d'exécution des jugements.
2. Astreinte : En application de l'article L. 911-4 du code de justice administrative, la cour a exercé son pouvoir de sanction en prononçant une astreinte à l’encontre de l'État, arguant que « la juridiction saisie doit définir les mesures d'exécution » lorsque celles-ci ne sont pas prises, ce qui est le cas ici.
Interprétations et citations légales :
- Code de justice administrative - Article L. 911-4 : Cet article stipule que "En cas d'inexécution d'un jugement ou d'un arrêt, la partie intéressée peut demander au tribunal administratif ou à la cour administrative d'appel qui a rendu la décision d'en assurer l'exécution." Cela montre le droit de M. A... d'exiger l'exécution d'un jugement et autorise la cour à intervenir en cas d'inexécution.
- La cour a précisé que l'exécution du jugement impliquait pour la ministre des armées l'octroi immédiat de la protection fonctionnelle à M. A..., ce qui n’a pas été effectué. Ceci est en ligne avec l'idée que "l'exécution d'un jugement doit être non seulement de droit, mais également de fait" tant que le jugement n'est pas satisfait.
- Sur le principe de l'astreinte, la cour a dit : « il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de prononcer contre l'Etat à défaut pour la ministre des armées de justifier de l'exécution du jugement dans un délai de 20 jours ». Cette phrase reflète la responsabilité de l'administration de rendre compte de ses actes et d'assurer le suivi des décisions de justice.
En conclusion, la cour a non seulement statué sur l'inexécution du jugement, mais a également réaffirmé le pouvoir des juridictions administratives de garantir l'effectivité des décisions par l'imposition d'astreintes.