Résumé de la décision
Dans une ordonnance n° 15NC01946 datée du 1er octobre 2015, la présidente de la 1ère chambre de la cour administrative d'appel de Nancy a rejeté la requête de Mme A... pour irrecevabilité en raison d'un appel tardif. Mme A... a contesté cette décision par une requête enregistrée le 26 octobre 2015, dans laquelle elle a demandé une rectification pour erreur matérielle. Elle a soutenu que sa demande d'aide juridictionnelle, déposée le 21 avril 2015, avait interrompu le délai d'appel, ce qui a été retenu par la cour. En conséquence, la cour a déclaré l'ordonnance initiale nulle et a rouvert l'instruction de la requête.Arguments pertinents
1. Interruption du délai d'appel par l'aide juridictionnelle : Mme A... a prouvé, par des documents, qu'elle avait sollicité l'aide juridictionnelle avant l'expiration du délai d'appel. Le Code de justice administrative précise que "le délai d'appel est interrompu par une demande d'aide juridictionnelle", permettant ainsi une nouvelle période de deux mois pour interjeter appel (Code de justice administrative - Article R. 811-2 et décret du 19 décembre 1991).2. Erreur matérielle : La cour a constaté que l'ordonnance initiale, qui rejetait la requête comme tardive, contenait une erreur matérielle. L'affirmation selon laquelle la requête de Mme A... était tardive était incorrecte, d'où la nécessité de procéder à une rectification (Code de justice administrative - Article R. 833-1).
Interprétations et citations légales
- En vertu de l'article R. 811-2 du Code de justice administrative, il est clairement stipulé que "sauf disposition contraire, le délai d'appel est de deux mois". Cet article indique que la notification de la décision faite à la partie doit être respectée pour le calcul de ce délai. Il est également mentionné que "ce délai est interrompu par une demande d'aide juridictionnelle", ce qui signifie que cela doit être pris en compte lors de l'examen des délais pour interjeter appel.- Le décret du 19 décembre 1991, qui précise "qu’un nouveau délai court à compter de la réception par l'intéressé de la notification de la décision du bureau d'aide juridictionnelle", renforce l'idée que l'aide juridictionnelle a un effet direct sur le cours des délais d'appel.
Ainsi, la décision de la cour administrative d'appel de Nancy était fondée sur une interprétation précise des textes régissant l'aide juridictionnelle et des délais d'appel, concluant que l’irrégularité initiale relevait d'une simple erreur matérielle. Cette rectification a permis de rouvrir l'instruction de la requête de Mme A..., augmentant ainsi les chances d'aboutir à un examen substantiel de son dossier.