Résumé de la décision
M. D..., exerçant une activité de terrassement, a contesté un jugement du tribunal administratif de Caen qui refusait sa demande de décharge de rappels de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et d'une amende de 50%. Cette amende était liée à l'émission de factures jugées fictives au titre de prestations non réalisées. La Cour administrative d'appel a confirmé le jugement, considérant que M. D... n'avait pas établi l'inexactitude des bases retenues et que l'intention frauduleuse était avérée en raison de ses propres déclarations.
Arguments pertinents
1. Charge de la preuve: M. D... doit prouver l'inexactitude des rappels de TVA, comme le précise l'article L. 192 du livre des procédures fiscales, soulignant que la charge de la preuve lui incombe en l'absence de pièces comptables. La Cour a noté qu'il n’a pas fourni d’éléments probants à cet égard, en affirmant : "M. D... n'apporte aucun élément pour apprécier le bien-fondé de sa contestation des rappels de cette taxe."
2. Caractère fictif des factures: La Cour a retenu que M. D... avait reconnu, dans ses propres écrits, que les factures étaient de complaisance, ce qui établit leur caractère fictif et, par conséquent, l’intention frauduleuse. La Cour a noté que "le caractère fictif des deux factures est établi", soulignant ainsi la contradiction entre ses affirmations et ses propres déclarations.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur des interprétations spécifiques des textes de loi en matière fiscale.
- Code général des impôts - Article 1737: Cet article prévoit une amende pour délivrance de factures ne correspondant pas à une prestation réelle. La Cour a appliqué cet article, soulignant que M. D... avait délivré des factures qualifiées de fictives. Le texte stipule en son I.2 que l’amende s’élève à "50 % du montant de la facture" dans ce cas.
- Livre des procédures fiscales - Article L. 192: Cet article impose à M. D... la charge de prouver l'inexactitude des bases retenues par l'administration fiscale. En se fondant sur cet article, la Cour a établi que la défense de M. D... ne pouvait être acceptée faute de preuves suffisantes à sa charge : "M. D... n'apporte aucun élément pour apprécier le bien-fondé de sa contestation".
En conclusion, la décision de la cour s'appuie sur le fait que M. D..., en l'absence de documents comptables et de preuves contestables, n’a pas pu annuler les rappels de TVA ni l’amende qui lui a été imposée pour les factures fictives.