Résumé de la décision
M. et Mme C... ont contesté un jugement du tribunal administratif de Nantes ayant rejeté leur demande de décharge des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu, consécutives à un contrôle fiscal ayant remis en cause la déduction de frais réels professionnels pour les années 2011 et 2012. L'administration fiscale avait limité la déduction aux quarante premiers kilomètres de trajet entre leur domicile et leur lieu de travail à Niort, situé à 94 kilomètres. Après avoir considéré les arguments des requérants, la cour a confirmé le jugement du tribunal administratif et a rejeté leur requête, concluant que les circonstances invoquées ne justifiaient pas l'éloignement du domicile.
Arguments pertinents
1. Non-fondement des arguments : Le ministre de l'action et des comptes publics a soutenu que les moyens invoqués par M. et Mme C... ne sont pas fondés. Selon la cour, "les circonstances particulières au sens des dispositions de l'article 83 du code général des impôts n'étaient pas établies".
2. Caractère anormal de l'éloignement : La cour a déterminé qu'il s'agissait d'une situation "anormale" d'être domicilié à une distance aussi éloignée de son lieu de travail, soulignant l'absence de "circonstances particulières" justifiant une telle déduction. Elle a mentionné qu'après une longue carrière à Niort avec une stabilité d'emploi, les requérants ne pouvaient pas revendiquer des circonstances exceptionnelles.
Interprétations et citations légales
L'article 83 du Code général des impôts est essentiel dans cette décision. Il stipule que les frais professionnels peuvent être déduits, mais sous certaines conditions :
- Code général des impôts - Article 83 : "Les frais de déplacement de moins de quarante kilomètres entre le domicile et le lieu de travail sont admis, sur justificatifs, au titre des frais professionnels réels. Lorsque la distance est supérieure, la déduction admise porte sur les quarante premiers kilomètres, sauf circonstances particulières notamment liées à l'emploi justifiant une prise en compte complète."
L'interprétation de cet article souligne que :
- Pour que les frais au-delà des 40 kilomètres soient admis, le contribuable doit démontrer que la situation est exceptionnelle.
- La stabilité de l'emploi de Mme C... depuis plusieurs années limite la possibilité de revendiquer cette "précarité" justifiant les frais.
Le jugement met également en lumière le fait que le moyen d’argumentation basé sur des caractéristiques personnelles ou des conditions d'emploi n'est pas suffisant si ces éléments ne sont pas liés à des enjeux concrets ayant modifié la structure des déplacements professionnels.
La décision est également fondée sur une évaluation intégrative des faits qui ont montré que l'installation à Moutiers-les-Mauxfaits ne respectait pas les attentes d'un domicile aligné sur le lieu de travail, renforçant le refus de la décharge des frais supplémentaires.