Résumé de la décision
La cour a examiné l’appel de M. et Mme B... contre le jugement du tribunal administratif de Rennes, qui avait rejeté leur demande de décharge d’une majoration pour manquement délibéré liée à leur déclaration de revenus de l'année 2011. Ils ont contesté la justification de cette pénalité, arguant des erreurs involontaires dans leurs déclarations. Cependant, la cour a confirmé que la majoration appliquée par l'administration était justifiée, considérant que, en tant qu'avocat spécialisé, M. B... ne pouvait ignorer les règles applicables à sa situation fiscale. Par conséquent, la demande des requérants a été rejetée.
Arguments pertinents
1. Justification du manquement délibéré : La cour a souligné que l’administration fiscale a correctement appliqué la majoration pour manquement délibéré en raison des difficultés manifestes à expliquer les incohérences dans la déclaration de M. B..., qui avait de l'expérience en tant qu'avocat. La cour a déclaré : « M. B...ne pouvait ignorer, en sa qualité d'avocat spécialisé, l'application à ses bénéfices non commerciaux de ce régime ».
2. Réception des avis d’imposition : La cour a noté que M. B... n'avait pas contesté rapidement l'avis primitif d'imposition qui révélait une imposition minorée. L'absence de réaction à un changement significatif par rapport aux années précédentes a été interprétée comme une indication d'une connaissance suffisante des implications fiscales.
3. Validité des références légales : Les requérants ont invoqué la Charte du contribuable et divers documents administratifs, mais la cour a conclu que ces documents n’établissaient pas d'interprétation différente de la loi fiscale applicable. Elle a statué que « la Charte du contribuable n'a aucune valeur juridique » et ne pouvait pas renverser les responsabilités fiscales établies.
Interprétations et citations légales
1. Application de l'article 1729 du CGI : Le jugement repose sur l’application de l'article 1729 du Code général des impôts (CGI) qui énonce que : « Les inexactitudes ou les omissions... entraînent l'application d'une majoration de : / a. 40 % en cas de manquement délibéré ». La cour a considéré que les faits établis par l’administration confirment l’intention délibérée de M. et Mme B... d’avoir omis des informations critiques lors de leur déclaration.
2. Références à la jurisprudence et aux pratiques administratives : Les requérants ont tenté de se référer à des directives administratives (BOI-ANNX-00277 et BOFIP BOI-CF-INF-10-20-20) pour soutenir que les erreurs étaient involontaires. Toutefois, la cour a affirmé que ces documents « ne comportent pas d'interprétation de la loi fiscale différente de celle dont il est fait application dans le présent arrêt ».
3. Charte du contribuable : En ce qui concerne la Charte du contribuable, la cour a souligné que les objectifs qu'une telle charte pourrait énoncer n'ont pas force de loi, affirmant que « les objectifs qu'elle fixe ne figurent ni dans la loi ni dans la charte du contribuable vérifié ».
En somme, la décision de la cour repose sur une interprétation rigoureuse des obligations fiscales des contribuables, en particulier ceux ayant une expertise dans le domaine juridique, et souligne l'importance de la rigueur dans les déclarations fiscales pour éviter les pénalités pour manquement délibéré.