Résumé de la décision
M. E..., propriétaire d'un terrain en zone agricole à Saint-Julien-de-Concelles, a déposé une déclaration préalable pour des travaux de clôture et d'empierrage. Le maire a opposé un refus, mais le tribunal administratif a annulé cet arrêté. La commune a fait appel de cette décision. La cour a confirmé l'annulation, considérant que les travaux étaient nécessaires à l'activité agricole de M. E... et a condamné la commune à verser 1 500 euros à M. E... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Qualité d'exploitant agricole : La cour a jugé que M. E... avait la qualité d'exploitant agricole, malgré les arguments de la commune concernant son affiliation à la Mutualité sociale agricole et le fait qu'il exerce une autre activité professionnelle. La cour a souligné que ces éléments ne suffisent pas à priver son exploitation de son caractère agricole.
> "Ces circonstances ne sont pas, à elles seules, de nature à priver l'exploitation de M. E... de son caractère agricole."
2. Nécessité des travaux : La cour a estimé que le projet de clôture et d'empierrage était nécessaire à l'activité agricole de M. E..., ce qui a conduit à l'annulation de l'arrêté du maire.
> "Le projet de clôture et d'empierrement de M. E... doit être regardé comme nécessaire à son activité agricole."
3. Erreur d'appréciation : La cour a conclu que le maire avait commis une erreur d'appréciation en s'opposant à la déclaration de travaux.
> "En s'opposant à la réalisation de l'empierrement au motif que celui-ci est sans lien avec l'activité agricole, le maire a commis une erreur d'appréciation."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'urbanisme - Article A2 : Cet article précise que les affouillements et exhaussements du sol sont autorisés s'ils sont nécessaires à une construction ou à une exploitation agricole. La cour a interprété cet article comme permettant à M. E... de réaliser les travaux projetés, étant donné leur lien avec son activité agricole.
> "Sont autorisées : / (...) les affouillements et exhaussements du sol nécessaires à la réalisation d'une construction ou d'une opération autorisée dans la zone ou au fonctionnement d'une exploitation agricole."
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que les frais exposés par une partie qui n'est pas perdante dans le litige peuvent être remboursés. La cour a appliqué cette disposition pour condamner la commune à verser des frais à M. E..., considérant qu'il n'était pas partie perdante.
> "Les dispositions de l'article L.761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mis à la charge de M. E..., qui n'est pas partie perdante dans la présente instance, le versement à la commune de Saint-Julien-de-Concelles de la somme que celle-ci demande."
En conclusion, la décision de la cour a été fondée sur une interprétation favorable des textes de loi en matière d'exploitation agricole et sur la nécessité des travaux pour l'activité de M. E..., tout en respectant les dispositions relatives aux frais de justice.