Résumé de la décision
Mme C... a contesté le jugement du tribunal administratif de Nantes qui avait rejeté sa demande d'annulation de la décision du ministre de l'intérieur, datée du 13 février 2012, refusant sa demande d'acquisition de la nationalité française. En appel, elle a soutenu que la décision était entachée d'incompétence, de manque de motivation, d'erreur d'appréciation et de discrimination. La cour a confirmé le jugement de première instance et a rejeté la requête de Mme C..., précisant que le ministre avait légalement prononcé son refus sur la base d'un manque d'autonomie matérielle.
Arguments pertinents
1. Incompétence et motivation : La cour a écarté les arguments concernant l'incompétence de l'autorité représentée et le manque de motivation de la décision. Elle a souligné qu'aucune précision nouvelle n'était apportée par Mme C... dans son appel, confirmant ainsi le jugement initial.
2. Autonomie matérielle : Elle a constaté que le ministre, en rejetant la demande de naturalisation, a justifié sa décision en raison de l'absence de revenus personnels de la requérante, ce qui est en adéquation avec la besoin d’un degré d'autonomie matérielle pour l'acquisition de la nationalité française. La cour a statué que la décision ne souffrait pas d'une erreur manifeste d'appréciation.
3. Absence de discrimination : En ce qui concerne les accusations de discrimination, la cour a noté que le rejet n’établissait pas un critère prohibé par le Code pénal. Le refus de naturalisation n'était pas discriminatoire au sens des dispositions légales invoquées par Mme C..., telles que l’article 225-1 du code pénal et l'article 14 de la Convention européenne des droits de l'homme.
4. Circulaire du 12 mai 2000 : La cour a également souligné que la circulaire mentionnée par Mme C... n’a pas de caractère réglementaire et qu'elle ne peut donc pas être invoquée pour contredire la décision administrative.
Interprétations et citations légales
1. Compétence et décision : La compétence du ministre est explicitement définie dans le Code civil :
- Code civil - Article 21-15 : "L'acquisition de la nationalité française par décision de l'autorité publique résulte d'une naturalisation accordée par décret à la demande de l'étranger."
- Décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 - Article 48 : Il précise que le ministre peut rejeter une demande s'il estime qu'il n'y a pas lieu de l'accorder, ce qui a été observé dans cette affaire.
2. Critères de naturalisation : La nécessité d'une autonomie matérielle est implicite dans la législation, le ministre étant en droit de considérer les ressources du postulant lors de l'évaluation de sa demande.
3. Discrimination : La cour a abordé les plaintes pour discrimination en citant les articles pertinents :
- Code pénal - Article 225-1 : qui prohibe la discrimination mais ne s'applique pas à la situation de Mme C..., car son refus de naturalisation serait fondé sur des critères d’autonomie financière plutôt que sur des motifs discriminatoires.
- Convention européenne des droits de l'homme - Article 14, qui interdit la discrimination, ici également non applicable, et Protocole n° 12, qui élargit la protection contre la discrimination.
La décision rejetant l'appel de Mme C... repose sur une analyse rigoureuse des critères de naturalisation, des prérogatives administratives, et une interprétation des dispositions légales pertinentes qui confirment la légalité de la décision du ministre.