Résumé de la décision
Le 28 décembre 2016, la Cour administrative d'appel a rejeté la requête de M. C...A... et de Mme F...B..., épse A..., visant à annuler une décision du ministre de l'Intérieur qui refusait le visa de long séjour pour Mme A... au titre du regroupement familial. Le tribunal avait précédemment constaté que le lien matrimonial entre les époux n'était pas établi, citant la production de faux documents d'état civil, et confirmant que cette décision n'enfreignait ni les droits établis par la Déclaration universelle des droits de l'homme ni les directives européennes sur le regroupement familial.
Arguments pertinents
1. Échec à prouver le lien matrimonial : La cour a souligné que M. et Mme A... n'avaient pas réussi à établir l'authenticité de leur mariage, utilisant de faux documents. Ce motif est central pour justifier le rejet de leur demande.
> « le lien matrimonial n'étant pas établi entre M. et Mme A..., qui ont produit de faux actes de naissance et de mariage ».
2. Droit à la vie familiale : Le tribunal a également évalué les conséquences du refus du visa sous l’angle de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, mais a affirmé que les faits de la cause ne justifiaient pas une violation de ce droit.
> « sans apporter de précisions nouvelles » suffisant pour écarter les allégations relatives à la méconnaissance des droits de la Convention.
3. Absence de mesure d'injonction : Étant donné que le rejet de la requête ne nécessite aucune exécution, la demande d'injonction a également été rejetée.
> « n'appelle aucune mesure d'exécution ; que par suite, les conclusions des intéressés tendant à ce qu'il soit enjoint, sous astreinte, au consul de France... doivent être rejetées ».
Interprétations et citations légales
La décision de la cour s’appuie fortement sur plusieurs textes légaux et principes de droit :
- Droit de la famille et regroupement : Les principes énoncés dans la directive 2003/86/CE du Conseil de l'Union européenne visent à favoriser le regroupement familial mais, dans ce cas, la falsification des documents a invalidé cette possibilité.
> Directive 2003/86/CE - Article 4 : « État membre peut refuser le regroupement familial si le lien de parenté n'est pas établi de manière suffisante »
- Droits de l'homme : La cour a examiné les implications de l'article 8 de la CEDH, précisant que le respect de ces droits n'était pas absolu et pouvait être soumis à des restrictions dans l'intérêt de la justice.
> CEDH - Article 8 : « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ». Toutefois, des exceptions existent lorsque c'est nécessaire dans une société démocratique.
- Aide juridictionnelle : Le tribunal a mentionné la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 sur l'aide juridique, affirmant que la partie défenderesse (l'État) n'est pas responsable des frais d'avocat sans décision perdante dans l'instance.
> Loi n° 91-647 - Article 37 : « Si l'État n'est pas la partie perdante, il ne peut être condamné à payer les frais d'instance ».
En conclusion, la décision s'illustre par un attachement à la vérité des relations déclarées, ainsi qu'à l'intégrité des documents juridiques présentés, tout en préservant les principes fondamentaux des droits humains dans des situations où la fraude est mise en évidence.