Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme C..., infirmière au centre hospitalier public du Cotentin, a contesté le refus de l'établissement de lui verser un rappel de bonification indiciaire de 660 euros, suite à son reclassement dans le corps des infirmiers en soins généraux et spécialisés à compter du 1er décembre 2010. Elle a soutenu que ce refus violait le principe d'égalité de traitement entre agents. Le tribunal administratif de Caen a rejeté sa demande, décision confirmée par la cour administrative d'appel, qui a également rejeté les demandes de frais d'instance formulées par le centre hospitalier.
Arguments pertinents
1. Droit d'option et intégration : La cour a rappelé que le droit d'option offert par la loi n° 2010-751 du 5 juillet 2010 permettait aux fonctionnaires de choisir entre le maintien dans leur corps d'origine ou l'intégration dans le nouveau corps des infirmiers. Mme C... a choisi l'intégration, ce qui a des implications sur ses droits financiers.
2. Principe d'égalité de traitement : La cour a précisé que le principe d'égalité ne s'applique qu'aux agents dans des situations similaires. Mme C..., ayant opté pour un nouveau corps, ne pouvait pas invoquer ce principe par rapport à des agents restés dans leur corps d'origine. La cour a affirmé que "le principe d'égalité n'implique pas que des personnes se trouvant dans des situations différentes soient traitées de manière identique".
3. Effets financiers de l'avancement d'échelon : La cour a statué que l'avancement d'échelon de Mme C... ne pouvait avoir d'effet financier avant la date de création du nouveau corps, soit le 1er décembre 2010. Ainsi, son ancienneté acquise dans son corps d'origine ne pouvait pas être prise en compte pour des effets financiers avant cette date.
Interprétations et citations légales
1. Droit d'option : La loi n° 2010-751 du 5 juillet 2010 a ouvert un droit d'option pour les fonctionnaires, stipulant que ceux qui choisissent d'intégrer le nouveau corps des infirmiers doivent accepter les conditions qui y sont attachées. Cela est précisé dans l'article 37 de cette loi.
2. Échelonnement indiciaire : Le décret n° 2010-1139 du 29 septembre 2010, qui fixe l'échelonnement indiciaire du corps des infirmiers, est entré en vigueur le 1er décembre 2010. La cour a souligné que "l'avancement de la requérante à la durée minimale dans son corps de reclassement, lequel n'avait pas d'existence juridique entre le 13 avril et le 30 novembre 2010, ne pouvait emporter d'effet financier avant cette date".
3. Principe d'égalité : La cour a rappelé que le principe d'égalité de traitement ne peut être invoqué que pour des agents appartenant à un même corps ou cadre d'emploi. Cela est en accord avec la jurisprudence administrative qui précise que "le principe d'égalité n'implique pas que des personnes se trouvant dans des situations différentes soient traitées de manière identique".
En conclusion, la cour a rejeté la requête de Mme C... et les demandes de frais d'instance du centre hospitalier, affirmant que les arguments de la requérante n'étaient pas fondés sur le plan juridique.