Résumé de la décision
M. E..., un ancien rédacteur territorial de la commune de Soings-en-Sologne, a porté appel contre un jugement du tribunal administratif d'Orléans qui avait rejeté sa demande d'indemnisation pour harcèlement moral qu'il prétendait avoir subi de la part du maire. M. E... sollicitait l'annulation du jugement, une indemnisation de 60 128,28 euros, ainsi qu'une somme de 3 000 euros au titre des frais de justice. La cour a confirmé le jugement de première instance, considérant que les éléments fournis par M. E... ne suffisaient pas à établir une présomption de harcèlement moral. Par conséquent, la cour a rejeté sa requête.
Arguments pertinents
1. Responsabilité de l'employeur : La cour a rappelé que pour établir un harcèlement moral, l'agent public doit présenter des éléments de fait tendant à présumer l'existence de tels agissements. Inversement, il incombe à l'administration de prouver que les comportements en question ne relèvent pas du harcèlement, mais de considérations légitimes.
2. Éléments insuffisants : M. E... a fourni divers documents (rapports médicaux et certificat) pour soutenir sa prétention, cependant la cour a jugé que ces éléments ne permettaient pas d'établir une présomption de harcèlement. Elle a ainsi confirmé le rejet de sa demande par le tribunal administratif d'Orléans.
3. Frais de justice : Le tribunal a également précisé qu'en vertu des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la commune ne devait pas être condamnée à payer les frais de justice de M. E..., car elle n'était pas la partie perdante.
Interprétations et citations légales
- Protection contre le harcèlement moral : L'article 6 quinquiès de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983 stipule :
> "Aucun fonctionnaire ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel."
Cela établit le cadre légal garantissant aux fonctionnaires un environnement de travail respectueux.
- Charge de la preuve : La juridiction a souligné que :
> "Il appartient à l'agent public qui soutient avoir été victime de faits constitutifs de harcèlement moral, de soumettre au juge des éléments de fait susceptibles d'en faire présumer l'existence."
Cette citation précise la responsabilité de l'agent public dans la preuve de ses allégations.
- Article L. 761-1 : Cet article stipule que :
> "Les frais de justice exposés et non compris dans les dépens ne peuvent donner lieu à un remboursement que si la partie qui les demande a été la partie perdante dans l'instance."
La cour a ainsi justifié le rejet de la demande de remboursement des frais de justice par la commune, en confirmant qu'elle n'était pas la partie perdante.
En conclusion, la décision souligne la nécessité pour les agents publics d'étayer leurs allégations de harcèlement avec des preuves substantielles, tout en clarifiant la répartition des frais de justice selon la position des parties dans l'instance.