Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A... conteste un jugement du tribunal administratif de Nantes daté du 15 février 2017, qui avait rejeté sa demande de réparation pour un préjudice moral causé par le refus de prise en charge de son hébergement. Elle sollicite l'annulation de ce jugement et la condamnation de l'État à lui verser 4 500 euros, ainsi que des intérêts. La cour administrative d'appel, après avoir pris connaissance des arguments des parties, déclare que le tribunal administratif a agi en premier et dernier ressort en raison du montant de l'indemnité demandée, inférieur à 10 000 euros. Par conséquent, elle transmet l'affaire au Conseil d'État, n'étant pas compétente pour statuer.
Arguments pertinents
1. Compétence juridictionnelle : La cour souligne que le tribunal administratif a statué en premier et dernier ressort en vertu des dispositions du Code de justice administrative. Plus précisément, selon l'article R. 811-1 (al. 8°), "le tribunal administratif statue en premier et dernier ressort" pour les demandes d'indemnités inférieures à des seuils fixés par les articles R. 222-14 et R. 222-15.
2. Montant de la demande : Le montant requis par Mme A..., qui est de 4 500 euros, est déterminé comme étant "inférieur à 10 000 euros", et donc, comme l'indique l'article R. 222-15, les intérêts et les demandes selon l'article L. 761-1 n'impactent pas la détermination de ce montant.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 811-1 du Code de justice administrative : Cet article stipule que "Toute partie présente dans une instance devant le tribunal administratif [...] peut interjeter appel contre toute décision juridictionnelle rendue dans cette instance". Cependant, il existe des exceptions, notamment en ce qui concerne le montant des demandes.
2. Article R. 222-14 du Code de justice administrative : Cet article précise que “Les dispositions du 10° de l'article précédent sont applicables aux demandes dont le montant n'excède pas 10 000 euros.” Cela signifie que le juge administratif n'a pas la possibilité de statuer en appel si le montant demandé ne dépasse pas le seuil fixé.
3. Article R. 222-15 du Code de justice administrative : Il est précisé que “Ce montant est déterminé par la valeur totale des sommes demandées dans la requête introductive d'instance”. Dans ce cas, les demandes d'intérêts et celles en vertu de l'article L. 761-1 sont exclues.
L'application de ces articles révèle que la cour administrative d'appel n'a pas la compétence pour examiner la demande initiale de Mme A..., raison pour laquelle elle se voit contrainte de transmettre le dossier au Conseil d'État pour décision.