Résumé de la décision
M.D..., un ressortissant mauritanien, a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Nantes qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté d'assignation à résidence pris par la préfète de Maine-et-Loire. Cet arrêté, daté du 29 juillet 2016, l'assignait à résidence pendant six mois. La cour administrative a confirmé le jugement, rejetant les arguments de M.D... qui soutenait que son assignation était entachée d'erreurs manifestes et qu'elle constituait une lourde contrainte.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de l'illégalité: La cour a jugé que M.D... n'était pas recevable à contester l'illégalité de l'arrêté du 18 janvier 2016 qui était devenu définitif. Cela signifie que les décisions antérieures doivent être respectées, quelles que soient les nouvelles arguments présentés. La cour souligne que « cet arrêté du 18 janvier 2016 est donc devenu définitif ; qu'il suit de là que M. D... n'est pas recevable à exciper de son illégalité ».
2. Nature de l'arrêté d'assignation: La cour a déterminé que l'arrêté ne prévoyait pas automatiquement le retour de M.D... en Mauritanie, rendant ses préoccupations d'exposition à des risques en cas de retour inopérantes. Ainsi, elle a déclaré que « les moyens tirés de l'erreur manifeste d'appréciation et du détournement de pouvoir en raison des risques auxquels M. D... serait exposé en cas de retour dans son pays d'origine doivent être écartés comme inopérants ».
3. Obligation de pointage: La cour a également évalué la lourdeur de l'obligation de pointage, imposant à M.D... de se présenter quotidiennement au commissariat. Elle a constaté qu'il n'a pas prouvé de manière suffisante que cette obligation affectait significativement ses activités. La cour a noté qu’« il se borne à soutenir qu'il s'agit d'une 'fréquence extrêmement lourde', [sans] invoquer toutefois aucune difficulté particulière ou l'existence d'une activité qui serait spécialement affectée par cette sujétion ».
Interprétations et citations légales
La cour a appliqué plusieurs textes de loi, notamment :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 561-1: Cet article stipule que les étrangers assignés à résidence doivent se présenter aux autorités désignées. La décision a interprété cela comme une nécessité légale dans le cadre d'un contrôle de l'immigration.
- Article R. 561-2: Il précitise que l’autorité administrative détermine le périmètre de circulation et la fréquence des présentations. La cour a affirmé que l’arrêté respectait les prescriptions légales en matière de pointage.
Ainsi, la cour a souligné : « en vertu de l'article L. 561-1 […] l'étranger astreint à résider dans les lieux qui lui sont fixés par l'autorité administrative doit se présenter périodiquement aux services de police ».
La décision confirme donc l'importance de la législation sur l'assignation à résidence, le respect des décisions administratives antérieures, et souligne le besoin d’une preuve tangible pour contester les obligations imposées par les autorités. En résultat, la cour a rejeté la requête de M.D... et a ordonné la notification de sa décision aux parties concernées.