Résumé de la décision
M. B... A..., ressortissant guinéen, conteste le jugement du tribunal administratif de Nantes qui a validé les arrêtés du préfet de Maine-et-Loire concernant son transfert vers l'Italie, invoquant la méconnaissance de son droit d’asile et la séparation de sa famille. La Cour administrative d'appel, après avoir examiné la requête, conclut au rejet de celle-ci. Elle affirme que M. A... n’a pas prouvé que sa demande d’asile devait être examinée en France en raison des liens familiaux, et elle considère que ses droits au respect de la vie privée et familiale n'ont pas été excessivement atteints.
Arguments pertinents
1. Absence de liens familiaux directs : La Cour note que M. A... n’a pas mentionné lors de son entretien sa famille en France, ce qui impacte la responsabilité de l'État dans l'examen de sa demande d’asile. Selon l'article 9 du règlement (UE) n° 604/2013, seul un membre de la famille nucléaire est considéré pour transférer la responsabilité d'examen d'une demande d'asile.
> "Aux termes de l'article 9 du règlement (UE) n° 604/2013 : 'Membres de la famille bénéficiaires d'une protection internationale...'"
2. Droit au respect de la vie familiale : La Cour souligne que le simple fait que M. A... ait des membres de sa famille bénéficiant du statut de réfugié en France ne suffit pas pour revendiquer des droits supplémentaires sur la base des relations familiales, car l'article 2 g) de ce même règlement définit strictement la notion de famille.
> "Il résulte de tout ce qui précède que M. A... n'est pas fondé à soutenir que... l'article 9 du règlement n° 604/2013 ne s'appliquant qu'aux seuls membres de la famille nucléaire..."
3. Droit d'asile et non-violation : La décision conclut qu’il n'y a pas d'erreur manifeste d'appréciation en ce qui concerne le transfert vers l'Italie, où M. A... pourrait toujours exercer son droit d'asile.
Interprétations et citations légales
1. Règlement (UE) n° 604/2013 : Ce règlement, connu sous le nom de Dublin III, établit les critères de responsabilité des États membres pour examiner les demandes d'asile. L'article 9 précise que la responsabilité peut être transférée si au moins un membre de la famille a obtenu la protection dans un État membre, mais uniquement pour des membres de la famille nucléaire.
> "Article 9 du règlement (UE) n° 604/2013 : 'Si un membre de la famille du demandeur... a été admis à résider en tant que bénéficiaire d'une protection internationale...'"
2. Droit au respect de la vie privée et familiale : La Cour fait référence à l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme qui garantit le droit au respect de la vie privée et familiale, mais conclut que cette protection ne peut pas être invoquée dans un cas où les liens familiaux ne satisfont pas les critères de la réglementation sur l'asile.
> "...porterait une atteinte excessive à son droit au respect de sa vie privée et familiale garanti par les stipulations de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales."
3. Code de justice administrative : Au sujet des frais d’avocat et de l’aide juridictionnelle, la décision de rejet des demandes d’indemnisation au titre des frais de justice se base sur l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
> "Doivent être rejetées par voie de conséquence les conclusions présentées par M. A... tendant au bénéfice de l'article L. 761-1 du code de justice administrative..."
En résumé, la Cour administrative d'appel affirme que la demande de M. A... n'est pas fondée car elle ne repose sur des bases juridiques qui lui donneraient droit à une protection en France compte tenu de sa situation familiale et des dispositions réglementaires en matière d'asile.