Résumé de la décision
M. C..., un ressortissant turc, a contesté l'arrêté du préfet du Calvados du 4 mai 2015, qui refusait de lui délivrer un titre de séjour en tant que conjoint de française, et qui lui imposait de quitter le territoire français. Par un jugement rendu le 14 septembre 2015, le tribunal administratif de Caen a rejeté sa demande d'annulation. M. C... a alors interjeté appel de cette décision devant la cour administrative d'appel. La cour a finalement confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que M. C... ne justifiait pas de la stabilité de sa vie commune avec son épouse et n'établissait pas ses droits au titre des demandes qu'il formulait.
Arguments pertinents
1. Élément de vie commune : La cour a noté que la vie commune entre M. C... et son épouse n'était établie que depuis novembre 2013 et que leur mariage datait de moins de six mois au moment de la décision. L'absence de stabilité de la relation a joué un rôle déterminant dans l'analyse. La cour a conclu que "la vie commune de M. C... et son épouse n'est établie, au plus tôt, qu'à compter du mois de novembre 2013".
2. Absence de demande préalable : M. C... a été écarté de la possibilité de revendiquer certains droits selon le Code de l'entrée et du séjour des étrangers, en raison de son incapacité à prouver qu'il avait effectivement sollicité un titre de séjour basé sur les dispositions légales pertinentes. La cour a spécifié que "M. C... ne peut, par ailleurs, utilement se prévaloir des dispositions du 7° de l'article L. 313-11".
3. Inadéquation des arguments fondés sur les droits de l'homme : Les allégations selon lesquelles l'arrêté contesté aurait porté atteinte aux droits de la famille selon la Convention européenne des droits de l'homme n'ont pas été retenues, étant donné que les éléments présentés étaient postérieurs à la décision. La cour a jugé que ces éléments "sont postérieurs à l'arrêté contesté et, dès lors, insusceptibles d'exercer une influence sur sa légalité".
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article précise les conditions d'attribution d'un titre de séjour aux conjoints de français. La cour a observé que M. C... ne justifiait pas sa demande sous le 7° de cet article en affirmant qu’il n’avait pas formalisé une demande de titre sur ce fondement, ce qui est fondamental pour déterminer son statut.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8 : Ce texte protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a observé que les arguments de M. C... concernant une atteinte à ses droits étaient infondés car les éléments nécessaires pour établir la légitimité de l’atteinte à ce droit étaient insuffisants. La cour a conclu que "les moyens tirés de ce que cet arrêté porterait atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale de M. C... doivent être écartés".
3. Convention internationale relative aux droits de l'enfant - Article 3-1 : Concernant l’intérêt supérieur de l’enfant, la cour a précisé que M. C... ne pouvait évoquer une atteinte à cet intérêt, car les éléments fournis sur son engagement envers l’enfant de son épouse étaient trop récents par rapport à la date de la décision contestée.
Ces différents éléments montrent que la cour a appliqué un raisonnement rigoureux pour analyser la légitimité des demandes de M. C..., en se basant sur des critères temporels et factuels, rejetant les arguments qui ne correspondaient pas aux exigences légales établies.