Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B... C... a contesté devant la cour un jugement du tribunal administratif de Nantes qui avait rejeté sa demande d'annulation d'une décision de la commission de recours contre les décisions de refus de visa d'entrée en France. Cette décision portait sur la demande de visa de long séjour pour son épouse, Mme C.... La cour a jugé que le recours de M. C... était irrecevable, car celui-ci n'avait pas régularisé son recours (absence de signature) devant la commission dans le délai imparti. En conséquence, la cour a confirmé le jugement du tribunal administratif et a rejeté la requête de M. C..., ainsi que ses conclusions à fin d'injonction et celles relatives à l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité du recours : La cour a rappelé que, selon l'article D. 211-5 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, un recours devant la commission est un préalable obligatoire au recours contentieux. Par conséquent, étant donné que le recours de M. C... ne contenait pas de signature et n’a pas été régularisé, le rejet par la commission était légal.
2. Absence de fondement des moyens : La cour a noté que les arguments de M. C... concernant la réalité de son mariage avec Mme C... étaient inopérants car ils reposaient sur un recours qui avait été rejeté pour cause d'irrégularité.
3. Droit de présenter une nouvelle demande : La cour a indiqué que M. C... pouvait toujours présenter une nouvelle demande aux autorités compétentes en fournissant de nouveaux éléments, ce qui laisse ouverte la possibilité d’un recours ultérieur en cas de nouvelles preuves.
Interprétations et citations légales
- Préalabilité du recours : L'article D. 211-5 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile établit que "la saisine de la commission chargée d'examiner les recours contre les décisions de refus de visa d'entrée en France prises par les autorités diplomatiques ou consulaires est un préalable obligatoire à l'exercice d'un recours contentieux". Cette disposition confirme le caractère essentiel de la régularité des recours administratifs pour accéder à la voie contentieuse.
- Délai de régularisation : Il est précisé dans l’article D. 211-6 que "les recours devant la commission doivent être formés dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision de refus". Ce cadre temporel restrictif souligne l’importance de la diligence dans le dépôt et la régularisation des recours.
- Possibilité de nouvelle demande : La cour a mentionné que M. C... pourrait présenter une nouvelle demande, ce qui est conforme à la pratique administrative. L'article D. 211-9 du même code autorise la commission à "recommander au ministre des affaires étrangères et au ministre chargé de l'immigration d'accorder le visa demandé", laissant ainsi une porte de sortie pour les demandeurs qui n'ont pas réussi à faire entendre leur voix lors d’un premier recours.
En conclusion, la décision met en lumière l'importance de respecter les formes et délais dans le cadre des recours administratifs, ainsi que la nécessité de régulariser les demandes pour éviter des rejets sur des bases techniques.