Résumé de la décision
Mme B...A..., ressortissante somalienne, a demandé la rectification d'une erreur matérielle dans l'ordonnance n° 19NT00232 du 2 avril 2019, qui avait rejeté sa requête de suspension des décisions de refus de visa pour ses filles. Elle a soutenu que son mémoire enregistré le 29 mars 2019, qui modifiait ses conclusions initiales, n'avait pas été pris en compte. La cour a admis la requête de rectification, déclarant l'ordonnance du 2 avril 2019 nulle et non avenue, et a noté que les conclusions à fin de suspension étaient devenues sans objet.
Arguments pertinents
1. Erreur matérielle : La cour a reconnu qu'il y avait une omission dans l'ordonnance du 2 avril 2019, où le mémoire de Mme B...A... n'avait pas été visé. Cette omission a eu une influence sur le jugement, car elle a conduit à un rejet des conclusions de la requérante. La cour a affirmé que "cette erreur purement matérielle, qui ne résulte pas d'une appréciation d'ordre juridique, n'est pas imputable au requérant".
2. Recevabilité du recours : La cour a jugé que le recours en rectification d'erreur matérielle était recevable, conformément à l'article R. 833-1 du code de justice administrative, qui stipule que "lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification".
Interprétations et citations légales
1. Article R. 833-1 du code de justice administrative : Cet article précise les conditions dans lesquelles un recours en rectification peut être introduit. Il stipule que "le recours doit être présenté dans les mêmes formes que celles dans lesquelles devait être introduite la requête initiale" et doit être introduit dans un délai de deux mois. La cour a appliqué cet article pour justifier la recevabilité de la demande de Mme B...A....
2. Article L. 821-1 du code de justice administrative : Cet article permet de déférer les décisions rendues en dernier ressort par les juridictions administratives au Conseil d'État par la voie du recours en cassation. La cour a souligné que le recours en rectification d'erreur matérielle est distinct et vise uniquement à corriger des erreurs qui ne sont pas imputables aux parties.
3. Influence sur le jugement : La cour a noté que l'erreur matérielle avait eu une influence sur le sens de la décision, car l'ordonnance avait rejeté les conclusions de Mme B...A... comme irrecevables. Cela souligne l'importance de prendre en compte tous les mémoires et arguments présentés par les parties pour garantir un jugement équitable.
En conclusion, la décision de la cour met en lumière l'importance de la prise en compte de tous les éléments d'un dossier et la possibilité de rectification en cas d'erreur matérielle, garantissant ainsi le respect des droits des parties dans le cadre des procédures administratives.