Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A..., ressortissante libérienne, conteste le jugement du tribunal administratif de Nantes qui a rejeté son recours contre la décision du ministre de l’Intérieur de refuser sa demande de naturalisation effectuée le 30 août 2013. Le ministre a justifié son rejet par une fausse déclaration faite par Mme A..., qui s'était présentée comme étant célibataire alors qu'elle avait préalablement établi une attestation d'hébergement en faveur du père de ses enfants. La cour a confirmé cette décision, considérant que le ministre avait légitimement tenu compte des renseignements recueillis sur le comportement de la postulante et qu'il n'y avait pas eu de fausse déclaration dans l'appréciation du ministre.
Arguments pertinents
1. Appréciation de l’autorité publique : La cour a rappelé qu'en vertu de l'article 21-15 du code civil, l'acquisition de la nationalité française par naturalisation implique un examen d'opportunité de la part du ministre, qui peut tenir compte des éléments défavorables concernant le comportement de la requérante.
> "Il appartient au ministre de porter une appréciation sur l'intérêt d'accorder la naturalisation à l'étranger qui la sollicite."
2. Fausse déclaration : La cour a considéré que la déclaration de Mme A... en tant que célibataire était en contradiction avec son attestation d'hébergement, ce qui révélait une intention de tromper l'administration sur sa situation personnelle, justifiant ainsi le rejet.
> "Cette circonstance, qui révèle une intention de tromper l'administration sur la réalité de sa situation, était de nature à justifier le refus du ministre."
3. Rejet des moyens d'annulation : Les critiques de Mme A... sur l'absence de fausse déclaration et l'erreur manifeste d'appréciation n'ont ni été étayées ni modifiées dans son appel, méritant ainsi d'être écartées par la cour.
> "Les moyens d'annulation selon lesquels elle n'a pas procédé à une fausse déclaration[...] doivent être écartés par adoption des mêmes motifs que ceux retenus à bon droit par les premiers juges."
Interprétations et citations légales
1. Contrôle de l'administration : Selon l'article 21-15 du code civil, le ministre a la prérogative d'évaluer la pertinence d'accorder la nationalité, ce qui implique qu'il prenne en compte des éléments tels que la probité et l'intégrité des postulants :
- Code civil - Article 21-15 : "L'acquisition de la nationalité française par décision de l'autorité publique résulte d'une naturalisation accordée par décret à la demande de l'étranger."
2. Décret sur les naturalisations : Le décret du 30 décembre 1993 Clarifie que le ministre peut rejeter une demande pour des raisons jugées valables et qu’il peut se fonder sur des éléments recueillis concernant le postulant :
- Décret n° 93-1362 du 30 décembre 1993 - Article 48 : "Si le ministre chargé des naturalisations estime qu'il n'y a pas lieu d'accorder la naturalisation ou la réintégration sollicitée, il prononce le rejet de la demande."
En somme, cette décision illustre l'importance pour le ministre de l'Intérieur d'exercer un contrôle rigoureux sur les demandes de naturalisation en se basant sur des éléments objectifs, tout en démontrant que les moyens de défense de la requérante n'ont pas suffi à renverser cette appréciation.