Résumé de la décision
La cour a statué sur l'appel de Mme B..., ressortissante israélienne, contestation d'un jugement du tribunal administratif qui avait rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté du 30 novembre 2020. Cet arrêté avait, d'une part, abrogé un précédent arrêté du 3 novembre 2020 assignant Mme B... à résidence pour une durée de six mois et, d'autre part, l'avait de nouveau assignée à résidence pour quarante-cinq jours. La cour a annulé les deux décisions, estimant que l'arrêté du 30 novembre 2020 était dépourvu de base légale, suite à l'annulation préalable de l'obligation de quitter le territoire par un jugement antérieur. L'État a été condamné à verser à Mme B... la somme de 1 000 euros pour les frais non compris dans les dépens.
Arguments pertinents
1. Absence de base légale : La décision du 30 novembre 2020 a été jugée sans fondement légal à la suite de l'annulation de l'arrêté du 3 novembre 2020, qui en était la justification. La cour précise que "l'arrêté litigieux est dépourvu de base légale" puisque l'obligation de quitter le territoire français avait été annulée.
2. Rejet des conclusions d'injonction : Bien que la cour annule les arrêtés contestés, elle refuse les demandes d'injonction de réexaminer la situation de Mme B..., considérant qu'aucune mesure d'exécution n'est nécessaire dans ce cas.
3. Indemnisation des frais : La cour a également décidé d'allouer une indemnité à Mme B... en raison des frais exposés, soulignant l'engagement de l'État à couvrir les coûts liés au contentieux.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 561-2 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article énonce les conditions pour lesquelles l'autorité administrative peut imposer une assignation à résidence :
> "L'autorité administrative peut prendre une décision d'assignation à résidence à l'égard de l'étranger qui ne peut quitter immédiatement le territoire français mais dont l'éloignement demeure une perspective raisonnable, lorsque cet étranger (...) fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français prise moins d'un an auparavant et pour laquelle le délai pour quitter le territoire est expiré ou n'a pas été accordé".
2. Conséquence de l'annulation sur la légitimité des actes administratifs : La cour a affirmé que l'annulation de l'obligation de quitter le territoire par jugement antérieur aurait dû entraîner l'abrogation de l'arrêté lié, rendant ainsi ce dernier vain.
> "Cette décision [...] ayant été annulée [...] l'arrêté litigieux est dépourvu de base légale."
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article autorise le versement de frais non compris dans les dépens, ce qui a conduit à la décision d'octroyer 1 000 euros à Mme B... :
> "L'Etat versera à Mme B... la somme de 1 000 euros en application des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative".
En conclusion, cette décision démontre une application rigoureuse des principes de légalité et de respect des droits des étrangers, renforcée par des dispositions spécifiques du code de l'entrée et du séjour des étrangers ainsi que le code de justice administrative.