Résumé de la décision
La cour administrative d'appel a été saisie par le ministre de l'Intérieur, qui a demandé un sursis à l'exécution d'un jugement du tribunal administratif de Nantes, daté du 12 février 2021. Ce jugement avait annulé le refus de délivrance d’un visa de long séjour à M. B... A..., ressortissant marocain. Le ministre a soutenu que M. A... avait antérieurement détourné l'objet de son visa en restant en France de manière irrégulière entre 2009 et 2013. La cour a décidé d'accéder à la demande du ministre, prononçant ainsi un sursis à l'exécution du jugement contesté, estimant que les moyens invoqués par le ministre étaient sérieux et justifiaient l'annulation du jugement.
Arguments pertinents
1. Détournement du visa : Le ministre a argumenté que M. A... avait détourné l'objet de son visa antérieur et s'était maintenu irrégulièrement en France, ce qui soulève des préoccupations quant à un risque de détournement du nouvel visa.
- Citation pertinente : « [...] le risque de détournement de l'objet du visa à des fins migratoires à l'issue de son contrat de travail de quatre mois ».
2. Lien familial et garanties de retour : La cour a également pris en considération que la famille de M. A... résidait au Maroc pendant son séjour irrégulier, n'offrant pas de garanties suffisantes pour assurer son retour.
- Citation pertinente : « [...] ne constitue pas une garantie sérieuse de retour dans son pays d'origine à l'expiration de la validité du visa demandé ».
3. Fondement juridique des dispositions : Les dispositions du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile ont été citées pour justifier le droit de l’administration à refuser un visa sur des motifs d'intérêt général.
- Citation pertinente : « La circonstance qu'un travailleur étranger dispose d'un contrat de travail visé [...] ne fait pas obstacle à ce que l'autorité compétente refuse de lui délivrer un visa d'entrée [...] ».
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 811-15 : Cet article stipule que la cour d'appel peut ordonner un sursis à l'exécution si les moyens invoqués paraissent sérieux.
- Interprétation : L'ordonnance de sursis repose sur la présomption de sérieux des arguments présentés par le ministre, prenant en compte le risque de détournement de l'objet du visa.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 211-2-1 : Cet article fait obligation à tout étranger souhaitant séjourner en France pour plus de trois mois de demander un visa de long séjour.
- Interprétation : Cet article souligne la nécessité pour M. A... de respecter les règles régissant l'entrée en France, et le refus de son visa peut être justifié par son passé migratoire.
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 5221-2 : Il précise les exigences pour un étranger souhaitant entrer en France pour exercer une activité salariée, y compris la nécessité d'un contrat de travail.
- Interprétation : Bien que M. A... ait un contrat de travail, son passé d'immigration irrégulière reste déterminant dans l'évaluation de la décision du ministre.
Ces éléments contribuent à une analyse exhaustive des raisons ayant conduit à la décision de la cour d'administration d'appel de prononcer un sursis à l'exécution du jugement contesté.