Résumé de la décision
M. A... B... a sollicité un changement de nom pour ajouter celui de sa mère, "Gutter", à son nom de famille, mais sa demande a été rejetée par le garde des sceaux, ministre de la justice, le 14 octobre 2019. Suite à cela, M. B... a formé une requête pour annuler cette décision, qui a été rejetée par la présidente de la 4ème section du tribunal administratif de Paris par ordonnance en date du 17 novembre 2020. M. B... a interjeté appel de cette ordonnance. La Cour a constaté que l'ordonnance attaquée était irrégulière, car elle avait été rendue sans tenir compte des moyens de légalité interne soulevés par M. B..., qui nécessitaient un examen collégial. En conséquence, l'ordonnance a été annulée et l'affaire a été renvoyée au tribunal administratif de Paris, avec une condamnation de l'État à verser 1 500 euros à M. B... en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Violation des procédures appropriées : La présidente de la 4ème section du tribunal administratif de Paris a commis une erreur en se fondant sur l’article R. 222-1 du code de justice administrative pour rejeter la requête de M. B..., car cette dernière comportait des moyens de légalité interne qui nécessitaient un jugement collégial.
> "la demande introductive d'instance de M. B... critiquait le bien-fondé de la décision de refus de changement de nom et comportait [...] des moyens de légalité interne tirés de l'erreur de droit et de l'erreur d'appréciation, qui n'étaient pas inopérants".
2. Annulation de la décision : Au vu des vices de procédure relevés, l'ordonnance a été annulée, ce qui démontre l'importance du respect des modalités de jugement établies par la loi.
> "l'ordonnance [...] est irrégulière et doit être annulée. Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de renvoyer cette affaire au tribunal administratif de Paris".
Interprétations et citations légales
Le tribunal a interprété les dispositions de l'article R. 222-1 du code de justice administrative, qui stipule que certains types de requêtes peuvent être rejetées par ordonnance, mais en précisant que cela ne s'applique qu'aux cas manifestement infondés ou inopérants. Dans ce cas, les arguments de M. B... étaient suffisamment substantiels pour nécessiter un examen approfondi.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : "Les présidents de tribunal administratif [...] peuvent, par ordonnance : [...] 7° Rejeter [...] les requêtes ne comportant que des moyens de légalité externe manifestement infondés, des moyens irrecevables [...] impossible de venir à leur soutien".
L’ordonnance a ainsi été jugée non conformes aux exigences de ce texte, car elle a ignoré l'existence de moyens de légalité interne qui pouvaient être pertinents pour résoudre le litige.
Conclusion
La décision de la Cour illustre l'importance du respect des procédures judiciaires et le droit des justiciables à voir leurs arguments examinés de manière collégiale. Elle met également en lumière le rôle des textes réglementaires dans l'encadrement de la décision administrative, et leur interprétation par les juridictions administratives.