Résumé de la décision :
La société civile immobilière (SCI) Immo Trésigny a obtenu un permis de construire valant autorisation d'exploitation commerciale pour la création d'un hypermarché "Leclerc" et d'une galerie marchande à Fontenay-Trésigny. Suite à des recours en annulation formés par les sociétés Aclantec, Fontenal et du Plateau, la Cour administrative a constaté un vice d'incompétence dans la délivrance initiale du permis par le maire. En application de l'article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme, la Cour a décidé de surseoir à statuer, permettant à la commune de régulariser la situation par un permis modificatif. Le 13 février 2019, un nouveau permis réglementaire a été délivré, ce qui a conduit à l'impossibilité pour les requérants d’obtenir gain de cause. La Cour a donc rejeté les demandes d'annulation et a procédé à la répartition des frais de justice.
Arguments pertinents :
1. Présence d'un vice régularisable : La décision souligne que le vice d'incompétence dans l'arrêté initial était susceptible de régularisation. Le juge a appliqué l'article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme, confirmant que « (...) un vice entraînant l'illégalité de cet acte est susceptible d'être régularisé. »
2. Délivrance d'un permis modificatif : Le maire a émis un permis modificatif le 13 février 2019, régularisant le vice initial. Dès lors, les requêtes des sociétés adverses ont été rejetées, car le permis initial avait été rendu valide par la régularisation : « le vice entachant le permis de construire valant autorisation d'exploitation commerciale du 18 juillet 2017 ayant été régularisé. »
3. Frais de justice : En vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, les sociétés requérantes, ayant échoué dans leurs démarches, ont été condamnées à verser des sommes à la SCI Immo Trésigny et à la commune de Fontenay-Trésigny pour couvrir les frais qu'elles ont exposés en raison du litige.
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme : Cet article stipule que dans le cas où un vice d'incompétence est reconnu, le juge administratif peut surseoir à statuer et donner la possibilité de régularisation. Cette possibilité de régularisation est cruciale pour garantir que des décisions administratives puissent être maintenues malgré des erreurs procédurales. Cela montre une volonté de l'État de préserver la légitimité d'opérations urbanistiques lorsque possible.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Ce texte définit les conditions sous lesquelles les frais exposés par une partie au litige peuvent être remboursés. La mention claire que les parties non perdantes sont exonérées des frais, tout en imposant une charge aux perdants, souligne l'équité dans le système juridique.
3. Application des règles de droit : La Cour a parfaitement illustré comment, par la régularisation, un acte administratif initialement illégal pouvait être validé, ce qui reflète un équilibre entre le respect des formes juridiques et le souci de continuité des politiques publiques.
Ces éléments traduisent la complexité des affaires de contentieux administratif en matière d'urbanisme et les implications juridiques des procédures d'autorisation.