Résumé de la décision
La société A... a été soumise à une vérification de comptabilité pour la période du 1er avril 2008 au 31 mars 2011, à l'issue de laquelle l'administration fiscale a notifié des rappels de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) assortis d'une majoration de 40 % pour manquement délibéré en vertu de l'article 1729 du code général des impôts. Contestant cette décision, la société a saisi le tribunal administratif de Melun, qui a rejeté sa demande. En appel, la Cour confirme le jugement de première instance, rejetant les arguments de la société concernant la régularisation des erreurs et l'absence de manquement délibéré.
Arguments pertinents
1. Importance des Discordances : L'administration fiscale justifie l'application des pénalités en se basant sur des discordances significatives entre le chiffre d'affaires déclaré et la TVA collectée, notant des écarts considérables au cours des exercices vérifiés, ce qui démontre une incapacité à respecter les obligations déclaratives. « Les écarts constatés entre les recettes taxables et le chiffre d'affaires déclaré s'élevaient à [...] ce qui correspond à des rappels de TVA […] ».
2. Délit de Fraude Fiscale : Bien que la société A... ait été relaxée de poursuites pénales pour fraude fiscale, la Cour rappelle que l’autorité de la chose jugée des décisions pénales ne s'applique pas aux appréciations fiscales. « [...] l'autorité de la chose jugée [...] ne s'attache pas à l'appréciation de ces mêmes faits au regard de la loi fiscale. »
3. Manquement à l'Intention : La Cour affirme que la régularisation des taxations et les erreurs invoquées par la société ne suffisent pas à disculper les actes délibérés du dirigeant pour minorer les déclarations fiscales. L'évocation d'éventuelles difficultés financières ne peut être retenue pour justifier le manquement délibéré : « La société requérante ne peut pas utilement invoquer d'éventuelles difficultés financières. »
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article 1729 : L'article 1729 du code général des impôts stipule que les manquements délibérés entraînent l'application d'une majoration de 40 % des rappels d'impôt. Cette disposition est clairement citée : « En cas de manquement délibéré [...] une majoration de : / a. 40 % en cas de manquement délibéré [...] ».
2. Preuve de la mauvaise foi : Selon l'article L. 195 A du livre des procédures fiscales, c'est à l'administration de prouver la mauvaise foi du contribuable en cas de contestation sur les pénalités fiscales. Cette règle a été mise en avant pour contester les arguments de la société A... concernant la nature de ses manquements.
3. Absence d'impact des décisions pénales sur les décisions fiscales : La décision clarifie que les jugements répressifs ne font pas autorité en tant qu'ils se rapportent à des faits jugés au regard de la loi fiscale. Ce principe se trouve confirmé lorsqu’il est mentionné que « l'autorité de la chose jugée [...] ne s'attache pas à l'appréciation de ces mêmes faits au regard de la loi fiscale ».
En résumé, la décision de la Cour consiste à maintenir l’application de majorations pour manquement délibéré en raison d’une continuité de la sous-déclaration des recettes par la société A..., malgré la régularisation de certaines erreurs, affirmant ainsi que l'intention délibérée de dissimuler des éléments imposables est établie.