Résumé de la décision
La SAS Criatys Consulting a exercé une action devant la Cour suite à un jugement du Tribunal administratif de Melun, qui a rejeté sa demande de restitution d'un crédit d'impôt recherche (CIR) pour l'année 2013. La requête de la société était fondée sur des dépenses jugées éligibles pour le CIR, mais l'administration fiscale a conteste ces dépenses suite à une vérification de sa comptabilité, arguant qu'elles ne correspondaient pas aux heures de travail réellement réalisées. La Cour a décidé de rejeter la requête et de confirmer le jugement du Tribunal, jugeant que la société n'a pas réussi à justifier ses dépenses.
Arguments pertinents
Les arguments principaux de la Cour reposent sur l'absence de justification des heures déclarées par la SAS Criatys Consulting. La Cour souligne que :
1. Inadéquation des heures déclarées : L'administration fiscale a constaté que les heures déclarées par la société pour certains projets n'étaient pas compatibles avec celles facturées à des clients pour d'autres projets. La société n'a fourni aucune explication satisfaisante malgré cette discordance.
2. Responsabilité de la preuve : C’est à la société de fournir les éléments de preuve justifiant la consistance du travail effectué, notamment pour les projets contestés. La Cour note : "les éléments de preuve qu'une partie est seule en mesure de détenir ne sauraient être réclamés qu'à celle-ci".
3. Non-recours à l'expertise : La Cour a estimé qu'il n'était pas nécessaire de recourir à une expertise demandée par la société, car les raisons du rejet étaient clairement établies par l’instruction.
Interprétations et citations légales
La décision Pierre plusieurs articles du Code général des impôts, notamment sur les conditions d'éligibilité au crédit d'impôt recherche. Un point clé est l'article Code général des impôts - Article 244 quater B, qui stipule que "les dépenses ouvrant droit au crédit d'impôt sont [...] les dépenses de personnel afférentes aux chercheurs et techniciens de recherche directement et exclusivement affectés à ces opérations".
L'interprétation des textes légaux par la Cour souligne que :
- Évaluation des dépenses : Le juge doit évaluer si les opérations réalisées par le contribuable entrent dans le champ d'application du CIR, selon les éléments de l'instruction. Ici, l'absence de justification par la société nuit à sa demande.
- Charge de la preuve : La décision rappelle que l'administration fiscale peut interroger, mais ne peut pas fournir des justifications pour le contribuable. Cela met en avant la responsabilité qui incombe à la SAS Criatys Consulting de prouver la légitimité de ses dépenses au titre du CIR, renforçant ainsi le principe selon lequel c'est au requérant de prouver ses affirmations.
En somme, la décision de la Cour repose sur des exigences claires d'apport de preuves et présente une application rigoureuse des conditions d'accès au crédit d'impôt recherche.