Résumé de la décision :
La SAS Criatys Consulting a contesté un jugement du Tribunal administratif de Paris du 5 juin 2019, qui a rejeté sa demande de décharge des rappels de taxe sur la valeur ajoutée et de restitution du crédit d'impôt recherche pour les années 2012 et 2013. Suite à une vérification de sa comptabilité, l'administration fiscale a modifié la base imposable en rendant inéligibles certaines dépenses de personnel. La Cour a confirmé le jugement du tribunal, rejetant la requête de la société.
Arguments pertinents :
1. Éléments de preuve : Le juge a souligné que c'est à la société de fournir les preuves nécessaires pour établir la consistance des travaux réalisés par ses salariés dans le cadre des projets visés pour le crédit d'impôt recherche. La Cour a noté que la SAS Criatys Consulting n'a pas apporté d'explications suffisantes concernant les incohérences entre les heures déclarées au titre du crédit d'impôt recherche et celles facturées à des clients.
> "la société ne produisant pas les éléments, qu'elle seule était en mesure d'apporter, de nature à établir la consistance du travail effectué sur ces trois projets [...]"
2. Base légale pour l'éligibilité : La instance a fait référence à l'article 244 quater B du code général des impôts, qui stipule que seules les dépenses de personnel directement et exclusivement affectées aux opérations de recherche ouvrent droit à crédit d'impôt recherche.
> "Les dépenses ouvrant droit au crédit d'impôt sont : / (...) / b) Les dépenses de personnel afférentes aux chercheurs et techniciens de recherche directement et exclusivement affectés à ces opérations."
Interprétations et citations légales :
La décision se fonde sur l'interprétation des critères d'éligibilité au crédit d'impôt recherche, notamment en ce qui concerne la démonstration de l'affectation exclusive et directe des dépenses de personnel aux opérations de recherche. Selon l'article 244 quater B du code général des impôts :
- Code général des impôts - Article 244 quater B :
- "II.- Les dépenses ouvrant droit au crédit d'impôt sont : / (...) / b) Les dépenses de personnel afférentes aux chercheurs et techniciens de recherche directement et exclusivement affectés à ces opérations."
Cela implique que le contribuable doit prouver que les heures travaillées sur les projets de recherche ne sont pas seulement déclarées mais réellement effectuées dans ce cadre spécifique. Le tribunal a jugé que le manque de preuve irréfutable concernant le lien direct entre le travail effectué et les projets éligibles a conduit à la conclusion que l'administration fiscale pouvait rejeter ces dépenses.
En résumé, la décision met en lumière la responsabilité du contribuable dans l'apport de la preuve et le respect strict des conditions prévues par la loi pour bénéficier du crédit d'impôt recherche, soulignant ainsi les attentes d'information en cas de contestation fiscale.