Résumé de la décision :
M. A..., ancien adjoint au maire de la commune de Septeuil, conteste le jugement du Tribunal administratif de Versailles qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté retirant sa délégation de fonction. Dans sa requête, il invoque divers motifs, notamment l'absence de motivation de la décision, l'absence de besoin réel pour le système d'astreintes, et des griefs infondés. Toutefois, la Cour a confirmé la légalité de la décision prise par le maire, soulignant que celle-ci ne reposait pas sur des motifs étrangers à la bonne marche de l'administration. M. A... est également condamné à verser des frais à la commune.
Arguments pertinents :
1. Absence de motivation : La Cour a déclaré que la décision du maire de retirer la délégation à M. A... était une décision à caractère réglementaire et n'était donc pas soumise à l'obligation de motivation stipulée par l'article L. 100-1 du code des relations entre le public et l'administration.
> "La décision par laquelle le maire rapporte la délégation qu'il a consentie à l'un de ses adjoints est une décision à caractère réglementaire qui a pour objet la répartition des compétences entre les différentes autorités municipales."
2. Pouvoir du maire : La Cour a affirmé que le maire a le droit de mettre fin à toute délégation à tout moment, tant que cela ne repose pas sur des motifs étrangers à la bonne marche de l'administration communale.
> "Il est loisible au maire d'une commune, sous réserve que sa décision ne soit pas inspirée par un motif étranger à la bonne marche de l'administration communale, de mettre un terme, à tout moment, aux délégations de fonctions qu'il avait données à un de ses adjoints."
3. Motifs de la décision : Il a été constaté que M. A... avait opposé une résistance à certaines décisions du conseil municipal, ce qui a été interprété comme un manque de loyauté. Ainsi, cela a justifié le retrait de sa délégation.
> "M. A... ne démontre pas que le maire de la commune de Septeuil aurait fondé sa décision de retirer sa délégation de fonction et de signature en qualité de 3ème adjoint sur des motifs étrangers à la bonne marche de l'administration communale."
Interprétations et citations légales :
1. Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 100-1 :
Cet article précise que le code régit les relations entre le public et l'administration, en insistant sur l'applicabilité aux relations entre les administrations et leurs agents. Ce cadre juridique a permis d’affirmer que les décisions réglementaires, comme celle litigieuse, n'avaient pas à respecter le même niveau de motivation.
2. Code général des collectivités territoriales - Article L. 2122-18 :
Cet article confère au maire la disposition de déléguer certaines fonctions, tout en lui permettant également de retirer ces délégations.
> "Le maire est seul chargé de l'administration, mais il peut, sous sa surveillance et sa responsabilité, déléguer par arrêté une partie de ses fonctions à un ou plusieurs de ses adjoints."
3. Jurisprudence relative au pouvoir discrétionnaire du maire :
La Cour a évoqué que l'exercice du pouvoir discrétionnaire du maire, en ce qui concerne les délégations, est une question d'ordre public, tant que cette décision repose sur des considérations de bonne administration.
Cette affaire met en lumière l'autonomie du maire dans la gestion administrative locale et le cadre légal qui le protège contre des contestations, tant qu'il agit dans l'intérêt de l'administration.