Résumé de la décision
M. B..., ressortissant marocain, a fait appel d'un jugement du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 11 décembre 2017, lui refusant un titre de séjour et l'invitant à quitter le territoire français. La Cour a confirmé ce jugement, considérant que le requérant ne pouvait pas démontrer un séjour continu en France depuis plus de dix ans, ni justifier des motifs exceptionnels pour son admission au séjour.
Arguments pertinents
1. Absence de justification d'un séjour continu : La Cour a constaté que les preuves fournies par M. B... concernant son séjour en France de 2007 à 2008 ne constituaient pas des éléments probants d'un séjour continu. Ces documents ne permettent pas de considérer que le préfet aurait dû saisir la commission départementale du titre de séjour.
> "Ces documents ne sont pas de nature à démontrer un séjour continu en France pour ces deux années. Par suite, le moyen tiré de ce que le préfet n'aurait pas saisi la commission départementale du titre de séjour... manque en fait."
2. Manque de considérations humanitaires et motifs exceptionnels : Bien que M. B... ait fait valoir son intégration en France et des problèmes de santé, la Cour a jugé qu'il n'apportait pas suffisamment de preuves pour justifier une admission pour des considérations humanitaires.
> "Il n'apporte pas la preuve de ce que des considérations humanitaires ou des motifs exceptionnels justifieraient son admission au séjour."
3. Pas de disproportionnalité dans l'ingérence : Concernant l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, la Cour a établi que M. B... ne voulait pas prouver qu'il avait une vie familiale immédiate menacée par l'arrêté préfectoral.
> "[M. B...] ne démontre pas ni même n'allègue être dépourvu de famille proche dans son pays d'origine... le préfet... ne saurait être regardé comme ayant porté au droit de M. B... au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cet article stipule que la carte de séjour temporaire peut être délivrée aux étrangers qui justifient de résider légalement en France depuis plus de dix ans, sauf si leur présence constitue une menace pour l'ordre public. La décision a statué que M. B... ne remplissait pas les conditions de résidence continue.
> "L'autorité administrative est tenue de soumettre pour avis à la commission... la demande d'admission exceptionnelle au séjour formée par l'étranger qui justifie par tout moyen résider en France habituellement depuis plus de dix ans."
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : La Cour a analysé si la décision du préfet violait le droit au respect de la vie privée et familiale de M. B.... La Cour a jugé que l'ingérence du préfet n'était pas disproportionnée par rapport aux droits garantis par cet article.
> "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique... que pour autant que cette ingérence est... nécessaire à la... protection des droits et libertés d'autrui."
En conclusion, la Cour a enjoint le rejet de la requête de M. B..., confirmant qu'il n'avait pas établi les fondements juridiques nécessaires à sa demande.