Résumé de la décision
M. B..., de nationalité algérienne, a introduit une requête devant la Cour pour contester un arrêté du préfet du Val-d'Oise qui a rejeté sa demande de titre de séjour en tant que commerçant et l'a contraint à quitter le territoire français. La Cour, après avoir examiné les arguments de M. B..., a rejeté sa demande en confirmant la légalité du refus du préfet sur la base du non-respect des conditions prévues par l'accord franco-algérien. M. B... a également été débouté de ses demandes d'injonction à l'égard du préfet et d'indemnisation.
Arguments pertinents
1. Mauvaise interprétation des principes d'équité : M. B... soutenait que le préfet avait non seulement manqué aux principes d'équité et de loyauté, mais avait aussi suscité une légitime confiance en lui délivrant un récépissé de demande de titre de séjour. La Cour a rappelé que la détention d'un récépissé ne garantit pas une décision favorable à long terme : "la détention d'un tel récépissé [...] ne préjuge pas, en revanche, de la décision définitive qui sera prise au regard de son droit au séjour" (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile - Article L. 311-4).
2. Non-conformité aux dispositions de l'accord franco-algérien : La Cour a également considéré que, puisque M. B... n'avait pas présenté le visa de long séjour requis par l'article 9 de l'accord franco-algérien, le préfet avait légalement refusé sa demande de titre de séjour : "m. B... n'a pas présenté, à l'appui de sa demande de certificat de résidence algérien en qualité de commerçant, le visa de long séjour requis".
3. Absence d'erreur manifeste d'appréciation : La Cour a conclu qu'aucune des circonstances avancées par M. B... concernant son investissement économique en France ne pouvait l'emporter sur la légalité du refus de séjour. "Les circonstances alléguées [...] ne sont donc pas susceptibles de faire regarder cette décision comme entachée d'une erreur manifeste d’appréciation".
Interprétations et citations légales
- Application de l'accord franco-algérien : L'article 5 de cet accord précise les conditions pour les ressortissants algériens souhaitant s'établir en France pour y exercer une activité professionnelle non salariée. Cela implique l'inscription au registre du commerce et la présentation d'un visa de long séjour : "Les ressortissants algériens s'établissant en France pour exercer une activité professionnelle autre que salariée reçoivent [...] un certificat de résidence".
- Conditions d'entrée et de séjour : Selon l'article 9 du même accord, pour séjourner plus de trois mois, les ressortissants algériens doivent présenter un passeport valide et un visa de long séjour, ce qui est essentiel pour valider la demande de titre de séjour : "Pour être admis à entrer et séjourner plus de trois mois sur le territoire français [...] les ressortissants algériens doivent présenter un passeport en cours de validité muni d'un visa de long séjour".
Par conséquent, M. B... ne satisfait pas aux conditions nécessaires, ce qui a conduit la Cour à considérer qu'il n'était pas fondé à contester la décision du préfet. Cette analyse souligne l'importance de respecter les dispositions explicites des accords internationaux lors des demandes de séjour.